Magistrat qui proposait sa fille pour des rapports sexuels : vers un procès début 2022

Publié le 23/07/2021 - 15:03
Mis à jour le 23/07/2021 - 15:37

Le procès du magistrat mis en examen pour avoir proposé sur internet à des inconnus d’avoir des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans, récemment révoqué de la magistrature, devrait se tenir « début 2022 », a indiqué ce vendredi 23 juillet 2021 le procureur de la République de Besançon, où est instruite l’affaire.

 ©
©

La juge d'instruction vient de boucler ses investigations et devrait décider d'ici "l'automne" si elle le renvoie devant le tribunal correctionnel, a indiqué à l'AFP Etienne Manteaux.

  • Dans l'hypothèse d'un procès, il devrait se tenir "début 2022", a-t-il estimé.

Olivier B., 55 ans, a été révoqué le 13 juillet par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). La révocation est la sanction disciplinaire la plus lourde qui peut être prononcée à l'encontre d'un magistrat. Professionnel aux évaluations jusqu'alors élogieuses, il exerçait auparavant comme vice-président du tribunal judiciaire de Dijon où il coordonnait le pôle des affaires familiales.

Interpellé le 4 juin 2020 et placé sous contrôle judiciaire, il est depuis mis en examen pour corruption de mineur et "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de viol et de délit d'agression sexuelle", des infractions punies de dix ans d'emprisonnement. Il a reconnu les faits, mais assure qu'il ne s'agissait que de fantasmes jamais concrétisés.

Toutefois, un "rapport très complet d'analyse" de deux de ses smartphones, versé en juin au dossier, écorne ce système de défense, a insisté M. Manteaux. Le rapport montre en effet qu'entre janvier 2020 et fin mai 2020, Olivier B. était en contact avec un "partenaire sexuel" que lui et son épouse fréquentaient régulièrement dans le cadre de "relations échangistes", relate M. Manteaux.

"A partir de 2020", il propose à cet homme des scénarios "qui mettent en scène sa femme et sa fille", poursuit le procureur. "Des rendez-vous sont proposés", qui n'aboutiront toutefois pas en raison du confinement, ajoute-t-il. "On n'est pas dans une simple et pure fantasmatique (...) il y avait un risque objectif de passage à l'acte", a poursuivi le procureur, qui va donc requérir le renvoi d'Olivier B. "pour instigation à commettre des viols, des agressions sexuelles et des faits de corruption sur mineur".

M. Manteaux va en revanche demander un non lieu en ce qui concerne la corruption de mineur, l'adolescente n'ayant subi aucune agression.

Lors de l'audience devant le CSM, mi-juin, la défense d'Olivier B. avait mis en avant un "traumatisme" lié à l'affaire Pierre Bodein, du nom du multirécidiviste surnommé "Pierrot le fou", condamné définitivement à la perpétuité incompressible pour trois meurtres sauvages et deux viols commis en 2004. Olivier B. était avocat général lors du procès en première instance.

Un expert psychiatre désigné par le CSM avait jugé cet argumentaire "crédible", a expliqué M. Manteaux. En revanche, selon un autre expert désigné dans le cadre de l'instruction, M. B. souffre "d'une problématique sexuelle majeure" et se "cache derrière ce traumatisme possible mais qui n'a rien à voir avec sa problématique", a ajouté le procureur.

Un "administrateur ad hoc" a par ailleurs été désigné pour représenter et conseiller la fille du magistrat, "victime par ricochet" dans ce dossier, a indiqué M. Manteaux, qui précise encore que quatre associations de protection des droits de l'enfance sont parties civiles dans ce dossier.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Quatre morts sur la route, des pneus de camion en cause : Goodyear soupçonné de dissimulation…

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d'instruction de Besançon le 13 mai "en vue d'une éventuelle mise en examen", dans le cadre d'une
enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l'origine d'accidents mortels en France, a annoncé jeudi 17 avril 2025 le procureur de Besançon.

À la tête d’une entreprise de terrassement, il étend son domaine sans permis de construire

Un chef d’entreprise de 33 ans a installé son entreprise en 2014 entre son domicile située à La Chevillotte et la route amenant à Mamirolle dans une zone classée en zone agricole sur le plan local d’urbanisme… Il a continué ses travaux d’envergure jusqu’en 2024 malgré le refus du permis de construire en 2023. Il sera présenté devant le tribunal correctionnel de Besançon le 17 novembre 2025.

Avec 90.000 euros de rémunération annuelle, il ne payait ni charges sociales ni patronales…

Présenté jeudi 10 avril 2025 devant le parquet de Besançon, le chef d’entreprise des sociétés "Construction du Haut-Doubs" et "Rosema Invests" sera convoqué le 16 mai 2025 pour abus de confiance aggravés au préjudice de l’Urssaf dans le cadre des activités professionnelles. Au total, le chef d’entreprise n’a pas payé 1,6 million d’euros de charges sociales.

Procès au civil pour dénonciation calomnieuse : Jonathann Daval fixé en juin

La cour d'appel de Besançon décidera le 13 juin 2025 si Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion pour avoir tué son épouse Alexia, doit verser des dommages et intérêts à son ancienne belle-famille pour l'avoir injustement accusée du meurtre, a-t-elle annoncé vendredi 11 avril.

Scandale Number Wok à Pontarlier : les patrons menaient la grande vie avec des salariés étrangers dans le grenier

C’est une affaire hors norme que les autorités ont révélée ce jeudi 10 avril à Besançon. Le procureur de la République Étienne Manteaux, accompagné de Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs, et Patrick Le Barre, chef du service interdépartemental de la police aux frontières (SIPAF), a détaillé une enquête visant le couple dirigeant du restaurant Number Wok à Pontarlier.

Interpellations de Frédéric Vuillaume : FO porte plainte pour “atteinte à la liberté d’expression et du droit de manifester”

Le syndicat Force Ouvrière Conseil Régional Franche-Comté-Bourgogne appelle à un rassemblement de soutien à Frédéric Vuillaume, son secrétaire général, devant le tribunal judiciaire de Montbéliard le 27 mars à 13h30. Ce dernier est convoqué au tribunal de police pour une amende de 68 euros liée à des slogans scandés lors de la visite de la ministre Aurore Bergé à Onans.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.83
couvert
le 18/04 à 00h00
Vent
2.18 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
93 %