Macron veut généraliser les "écoles du futur"

Publié le 03/06/2022 - 14:26
Mis à jour le 03/06/2022 - 10:45

Emmanuel Macron a annoncé jeudi vouloir généraliser à tout le territoire "l'école du futur", une expérimentation pédagogique menée à Marseille, ainsi que le retour des maths en "option" en classe de Première, esquissant la feuille de route du nouveau ministre de l'Éducation Pap Ndiyae pour la rentrée.

 © Facebook E Macron
© Facebook E Macron

Le chef de l'État, qui a fait de l'école un des chantiers majeurs de son nouveau quinquennat, avait choisi de se rendre dans un des 59 établissements de Marseille expérimentant cette "école du futur" pour son deuxième déplacement de terrain depuis sa réélection, après un premier consacré à la santé mardi à Cherbourg.

"Notre ambition avec monsieur le ministre, c'est dans les prochains mois de pouvoir généraliser cette approche", qui consiste à mettre des moyens tout en donnant "plus de liberté, aussi pédagogique aux enseignants", a déclaré Emmanuel Macron, au côté de Pap Ndiaye, à l'école Menpenti, située dans un quartier populaire.

C'est une "méthode qu'on va généraliser à partir de l'automne", a ajouté le chef de l'État. "L'école de la République a le droit d'inventer, d'avoir de la souplesse, d'être plus libre", a-t-il insisté.

Emmanuel Macron avait lancé l'idée d'"école du futur" en septembre dernier lorsqu'il avait présenté le plan d'urgence "Marseille en grand", destiné à aider la deuxième ville de France, où le taux de pauvreté dépasse 50 % dans certains quartiers, à rattraper son retard.

"L'école du futur" permet aux établissements de monter un projet innovant autour de la culture, des langues, de l'environnement ou des sciences en donnant aux directeurs d'école la possibilité de participer au recrutement de leur équipe pédagogique.

A l'école Monponti, les élèves de maternelle découvrent ainsi les mathématiques de manière ludique, en déplaçant des "abeilles robot" sur un damier.

"Start-ups"

Alors que le président était accueilli par une cinquantaine d'enfants euphoriques criant "Macron, Macron", une trentaine de manifestants postés près de l'école ont réclamé plus de moyens pour l'Éducation nationale.

L'expérimentation marseillaise suscite de fait beaucoup d'interrogations, notamment l'idée que les directeurs d'école puissent choisir leur équipe.

"L'Éducation nationale n'est pas une somme de +start-up+", assène Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. "Cette expérimentation remet gravement en cause le caractère national de l'École publique (..) l'égalité de traitement des personnels", renchérit la Fédération FO de l'Enseignement (FNEC FP-FO).

Face à ces critiques, le président Macron a assuré que les directeurs d'école ne feraient pas leur "propre mercato" et que des "règles nationales" demeureraient. Mais il a défendu une "nouvelle approche", une "révolution culturelle", plus près de "la réalité du terrain", où "on met tout le reste de l'administration au service de celles et ceux qui font pour nos enfants".

Le maire de Marseille, Benoît Payan (Union de gauche), a salué la volonté de M. Macron de "mettre des moyens sur la table comme personne ne l'a fait avant" - l'État a promis 400 millions d'euros pour la rénovation des écoles de la cité phocéenne - et de "faire faire des maths, des langues étrangères aux enfants".

"Mais il y a des lignes rouges: c'est l'école de la République, l'égalité de toutes les écoles", a souligné M. Payan, se disant aussi "opposé" au recrutement par les directeurs d'établissement.

"Pacte nouveau"

L'exécutif était aussi très attendu sur la crise du recrutement des enseignants, la question de la rémunération et la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun au lycée.

Sur ce dernier point, le chef de l'État a tranché : les mathématiques reviendront en "option" et donc pas de façon obligatoire, à raison d'une heure et demi par semaine, à la rentrée, hors de la spécialité maths.

Côté salaires - le président-candidat avait promis six milliards d'euros en la matière durant la campagne - "il y aura une amélioration de la rémunération (inconditionnelle) pour tous les enseignants", a-t-il répété, et une rémunération spécifique pour ceux qui s'engagent dans ce "pacte nouveau" pour des projets nouveaux.

Le chef de l'État a aussi marqué son soutien à Pap Ndiaye, historien réputé des minorités et cible d'un tir de barrage de l'extrême droite, qui le qualifie de "militant racialiste et antiflics".

Pap Ndiaye, né en France d'un père sénégalais et d'une mère française, incarne par son parcours "ce que nous avons fait" depuis cinq ans et "ce que nous voulons faire" pour l'école, notamment en termes d'égalité des chances, a-t-il dit, louant un "destin d'excellence".

Il s'agissait de la première grande sortie médiatique de Pap Ndiaye. Discret, attentif, il a trouvé "extraordinaire" le laboratoire de mathématiques présenté. "On tient potentiellement quelque chose", a-t-il glissé au maire de Marseille, Benoît Payan.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Education

Classement thématique de Shanghai : l’université de Franche-Comté parmi les 300 meilleurs établissements mondiaux

Après s’être dernièrement démarquée dans le prestigieux palmarès Times Higher Education 2025, l’université de Franche-Comté se distingue à nouveau en figurant dans le classement thématique de Shanghai, a-t-on appris mardi 12 novembre 2024.

Une convention pour encourager les jeunes à participer aux activités culturelles 

Vendredi 8 novembre 2024, la Ville de Besançon, la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) ainsi que la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bourgogne-Franche-Comté ont concrétisé, par la signature d’une convention tripartite, leur engagement en faveur de l’Education Artistique et Culturelle (EAC) à Besançon.

Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire : des dispositifs pour combattre le fléau

La journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école se tient cette année ce jeudi 7 novembre 2024. Celle-ci vise à sensibiliser la communauté éducative aux enjeux du harcèlement entre élèves. Dans le cadre du programme PHARE mis en place par l’Éducation nationale, plusieurs initiatives sont mises en place dans les établissements scolaires comme un questionnaire d’auto-évaluation distribué à tous les élèves du CE2 à la terminale. 

L’université de Franche-Comté s’engage à rendre l’enseignement supérieur plus inclusif

Par la signature officielle réalisée ce mardi 5 novembre 2024 à la Maison de l’université de Besançon, l’université de Franche-Comté a officiellement rejoint le projet Atypie-Friendly et s’est désormais engagée en faveur de l’inclusion et l’accompagnement des étudiants atteints de troubles du neuro-développement au sein de son établissement. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.48
légère pluie
le 21/11 à 21h00
Vent
6.66 m/s
Pression
988 hPa
Humidité
100 %