"Ce qui est le plus important pour nos partenaires, c'est le cap des réformes en France. Le Président sera très clair : pour maintenir ce cap, il fallait prendre ces mesures car il y avait une urgence", a expliqué mercredi l'Elysée.
"Il y aura un impact"
Emmanuel Macron pourrait être interrogé au cours du dernier Conseil européen de l'année, sur le dérapage du déficit budgétaire français, à environ 3,4% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2019 contre une prévision initiale de 2,8%.
"Il y aura un impact", a reconnu l'Elysée. Mais les annonces de lundi représentent "une accélération de mesures qui étaient prévues dans la trajectoire budgétaire. C'est plus vite, mais ce n'est pas différent. On va dans la même direction en essayant d'avoir des résultats plus rapides".
Le coût de l'augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic, de la défiscalisation des heures supplémentaires ou de l'annulation d'une hausse de la CSG pour une partie des retraités est évalué à environ 10 milliards d'euros.
Que dit la commission européenne ?
La Commission européenne a indiqué mardi qu'elle allait étudier "attentivement" leur impact financier et qu'elle se donnait jusqu'au printemps pour analyser le budget français. Le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici a souligné mercredi qu'un dépassement probable de la limite de 3% du PIB était "envisageable" de façon "temporaire et exceptionnelle".
La présidence n'a pas voulu commenter les critiques du gouvernement italien sur le coût des mesures annoncées: "on ne commente pas, on ne juge pas les stratégies de tel ou tel pays." L'Elysée récuse par ailleurs les critiques sur une absence de résultats obtenus par Emmanuel Macron dans son ambition de réformer l'UE, l'une des priorités de sa politique. "Il n'y a pas à rougir (...) En 18 mois, il y a eu des progrès symboliques et majeurs", insiste-t-on, en citant les avancées sur le travail détaché, la défense ou la taxation du numérique. "On préférerait aller plus fort et plus vite", mais "l'Europe avance toujours par compromis".
L'une de ces avancées sera, selon la présidence, "la validation politique" vendredi d'un budget de la zone euro pour mieux faire face aux prochaines crises financières, même si cette réforme est moins ambitieuse que celle voulue par Emmanuel Macron.
(Source AFP)