Avec 39,52% des suffrages, la candidate frontiste réalise néanmoins un meilleur score qu'au niveau national et dépasse les 40% dans quatre départements. Au premier tour, elle était arrivée en tête avec 25,09% des voix contre 21,89% pour le leader d'En Marche!.
La Bourgogne-Franche-Comté n'est "pas la région qui avait le plus voté pour Emmanuel Macron (au premier tour). Donc ça ne change pas entre le premier et le deuxième tour. C'est la France de l'Ouest et la France de l'Est qui s'opposent", a réagi la présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. L'élue a noté la "fracture qui s'instaure entre les villes qui, elles, votent plus Macron et les territoires ruraux qui ont beaucoup adhéré au Front National".
"La France de l'Est, et notamment la Bourgogne-Franche-Comté, a donné un nombre considérable de voix à Marine Le Pen" au premier tour, a estimé François Patriat. Ce résultat "est une prise en compte par les Bourguignons du danger que représente le Front national", a ajouté le sénateur de Côte d'Or qui avait quitté le PS, fin mars, pour se consacrer à En Marche!. C'est dans ce dernier département, le seul à avoir placé Emmanuel Macron en tête au premier tour dans la région, que le candidat de 39 ans a réalisé son meilleur score au second, remportant 64,17% des suffrages contre 35,83% pour Marine le Pen.
Il obtient même 75,95% des voix à Dijon, ville qui avait accueilli dans l'entre-deux tours un meeting de soutien à Emmanuel Macron, organisé à l'initiative du PS et rassemblant le Premier ministre Bernard Cazeneuve et plusieurs membres du gouvernement.
Serré en Haute-Saône
"Je suis fier de constater qu'à Dijon, le score de Marine Le Pen est bien plus faible qu'au national. Les Français et plus particulièrement les
Dijonnais ont ainsi offert le visage d'une France résistante et attachée aux valeurs républicaines", s'est félicité François Rebsamen, maire PS de la ville et proche de François Hollande, qui s'était rallié à Emmanuel Macron après le premier tour.
Le candidat d'En Marche! a été plébiscité davantage encore à Besançon, avec 77,81% des voix contre 22,91% pour Le Pen. Soutien de la première heure de M. Macron, le maire PS de la ville, Jean-Louis Fousseret, est membre du comité politique de son mouvement.
L'ancien ministre de l'Economie devance aussi nettement Marine Le Pen dans le Doubs (63,77%), en Saône-et-Loire (61,63%), dans le Jura (61,37%), la Nièvre (59,92%) et le Territoire-de-Belfort (58,18%). Le résultat est plus serré en revanche en Haute-Saône où M. Macron
l'emporte avec 51,71% des suffrages et dans l'Yonne (55,04%), les deux départements où Marine Le Pen obtient ses meilleurs scores (48,29% et 44,96% respectivement). "Je m'attendais à une bonne moyenne de Marine (Le Pen) en Bourgogne-Franche-Comté par rapport au niveau national", a déclaré la chef de file locale du FN, Sophie Montel. "C'est une région où le nombre de voix du Front continue à augmenter, élection après élection (...) Ce score est de bon augure pour les législatives", a ajouté Mme Montel, candidate dans la 4e circonscription du Doubs en juin.
Le taux d'abstention en Bourgogne-Franche-Comté s'élève à 22,65% et celui des votes blancs à 7,23% pour 2,68% de bulletins nuls.