Les frontaliers en Suisse ont une spécificité c’est qu’ils peuvent choisir de souscrire à une assurance-maladie en France ou en Suisse. "Il s’agit d’une exception, normalement on cotise pour le pays dans lequel on travaille" précise la directrice de l’Urssaf Franche-Comté Anne Barralis.
Pour cette étude, l’Urssaf n’a donc pu s’appuyer que sur les données de 2022 dont elle dispose. C’est-à-dire qu’elle traite uniquement des frontaliers travaillant en Suisse, résidant en France et affiliés à la sécurité sociale dont les retraités qui continuent de cotiser. Sur les 215.000 travailleurs frontaliers en Suisse (hors retraité) donc, l’Urssaf Franche-Comté et Rhône-Alpes gèrent au total 166.000 de ces frontaliers en incluant les salariés et indépendants exerçant en Suisse et les retraités. Les actifs sont eux, au nombre de 157.700. Ainsi ce sont près de 73% des travailleurs frontaliers en Suisse qui sont gérés par l’Urssaf.
De cette analyse, l’Urssaf a ainsi pu dégager un "profil type" du travailleur frontalier afin de "mieux le faire connaitre auprès des décideurs économiques et politiques". Il ressort des données statistiques que les travailleurs frontaliers en Suisse sont majoritairement des hommes (59%) d’une moyenne d’âge d’environ 43,6 ans tandis que les femmes sont âgées en moyenne de 43,9 ans. Plus de 60% des travailleurs frontaliers en Suisse du Doubs, du Jura et du Haut-Rhin sont d’ailleurs des hommes.
La Suisse ayant l’avantage de proposer "des niveaux de salaires parmi les plus élevés du monde" selon l’Urssaf, le revenu moyen annuel des hommes frontaliers en Suisse y est de ce fait, plus élevé avec 56.815€ pour les hommes contre 47.098€ pour les femmes.
La frontière comme lieu de résidence privilégié
Les 3/4 des travailleurs frontaliers en Suisse se concentrent dans trois départements limitrophes de la Suisse à savoir : la Haute-Savoie, le Doubs et le Haut-Rhin. En Franche-Comté, c’est le Doubs le lieu privilégié de résidence des travailleurs frontaliers puis le Territoire de Belfort et enfin le Jura.
La Haute-Saône quant à elle accueille la plus grande proportion (ente 10,6 et 13%) de frontaliers considérés comme "retraités" car ayant plus de 65 ans. Rien d’étonnant selon l’étude de l’Urssaf qui montre que "la part des 65 ans et + augmente avec l’éloignement de la frontière". Tandis que "la part des 30-39 ans domine dans les départements proches de la frontière".
Dans le Doubs, un salarié sur sept choisit le statut de travailleur frontalier en Suisse. Il est le département qui concentre le plus d’actifs car situé plus près de la frontière. Il est également proche de l’ouest de la Suisse "majoritairement francophone" précise encore l’Urssaf.
Des secteurs d’activité variés
Les principaux secteurs d’activité des travailleurs frontaliers sont d’après les données fournies par l’Insee :
- les banques, institutions financières, entreprises liées à la finance.
- La santé : médecine, recherche médicale ou soins infirmiers (hôtpitaux universitaires)
- L’informatique et les télécommunications, biotechnologies et ingénierie
- Conseil en gestion, conseil financier, marketing et ressources humaines
- Commerce international
D’après l’Urssaf, les résidents du Doubs, dont le revenu fiscal de référence individualisé moyen est aussi plus élevé, exercent d’ailleurs des métiers autour de la santé, générant de fortes rémunérations.
Enfin, ils sont 2,9 % des frontaliers en Suisse affiliés à la sécurité sociale française à exercer une autre activité sur le territoire français.
Infos +
Les données issues du recueil statistique dédié aux frontaliers en Suisse élaboré par l‘Urssaf concernent :
- les travailleurs frontaliers en Suisse cotisant à la Sécurité sociale française (dont les retraités, qui continuent de cotiser).
- les données ne permettant pas de distinguer les actifs des retraités, le critère conventionnel choisi dans ce recueil pour les séparer est l’âge : les 65 ans et plus sont considérés comme retraités, les moins de 65 ans comme actifs.
- les informations à fin 2022 issues des données collectées par l’Urssaf
- les cotisations sont calculées sur une assiette composée de rémunérations, de pensions de retraites et d’autres revenus (locatifs par exemple).