L’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité de l’université de Franche-Comté (ISTA) vient de remporter le projet européen Sliding Doors visant à analyser les processus d’intégration des migrants. Porté et piloté par Frédéric Spagnoli, maître de conférence et membre de l’ISTA, l’objectif de ce projet est d’analyser dans une perspective socio-historique large les processus d’intégration des migrants.
"En tant que présidente, je ne peux que vous dire ma fierté (...) Ce programme réunit des universités autonomes de Barcelone, de Florence, d’Oradea en Roumanie. Il associe la société civile avec des fondations et des associations", explique Macha Woronoff, Présidente de l'université de Franche-Comté.
Et de poursuivre : "En tant que porteur de ce projet, l'université de Franche-Comté va être responsable de la coordination générale. L'objectif est d'avoir une vision, la plus générale possible des migrations, de la discrimination, mais aussi de l'intégration dans une perspective géographique et socio-historique large. L'ambition est d'appréhender la réalité pour combattre les préjugés".
Projet tourné vers l’Europe
Ce projet, d’un budget de 150.000 euros, est financé par le programme Europe pour les Citoyens du 1er mars 2021 au 31 août 2022. Il regroupe 12 partenaires issus du monde universitaire et de la société civile de 9 pays européens différents :
- l’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité (ISTA) comme chef de projet,
- le département de sciences politiques et de sciences de la communication de l’université d’Oradea en Roumanie,
- la Fondation Roberto Marini Oltre il Secolo Breve de Pistoia (Italie),
- l’association Rede Inducar dont le siège est à Porto (Portugal),
- l’association des Italiens « Rino Zandonai » de Tuzla (Bosnie-Herzégovine),
- la faculté de droit de l’université de Florence (Italie),
- la Mahatma Gandhi Human Rights Organisation de Budapest (Hongrie),
- le Foyer de Molenbeek-Saint Jean et son musée des migrations à Bruxelles (Belgique),
- le centre culturel Stichting Culturissima d’Amsterdam (Pays-Bas),
- le centre de recherche ERDISC (Equip de Recerca en Diversitat i Inclusió en Societats Complexes) de l’Université Autonome de Barcelone (Espagne),
- l’association Miroirs de Femmes – Reflets du Monde de Besançon,
- l’association Trentini nel Mondo de Trente (Italie).
Pour Pascal Ducournau, directeur de l'UFR SLHS, l'enjeu est "important" : "Il faut inscrire la notion de frontière dans un cadrage le plus scientifique possible. Je remarque l'implication de la société civile. Cela préfigure quelque chose de très important à développer".
Antonio Gonzales, directeur de l'ISTA, effectue le même constat : "Ce projet associe des instances très différentes dans un cadre européen. L'interconnexion de ces échelles permettra de mieux comprendre les problématiques liées aux migrations".
Un projet coordonné en six étapes
Le projet s’organisera en six volets :
- formation : à travers des webinaires et une université d’été à Besançon (juillet-août 2021), avec des sessions de formation sur l’histoire des migrations de l’Antiquité à nos jours, des routes migratoires, du travail forcé et de l’esclavage vers et à l’intérieur de l’Europe ;
- enquêtes sur le terrain : des entretiens avec des citoyens immigrés, des visiteurs de sites et de musées consacrés aux migrations seront menés afin d’identifier les bonnes pratiques ;
- analyse des résultats par le réseau des partenaires : des débats et des présentations des résultats dans des ateliers rassemblant des propositions et des recommandations seront organisés ;
- diffusion des résultats : elle sera assurée par des publications scientifiques internationales, mais aussi par un site internet, une exposition multimédia itinérante, une présence active sur les réseaux sociaux et une application pour smartphone ;
- colloque : un événement international sera organisé à Besançon (août 2022) durant lequel les participants valideront les résultats de la recherche ;
- restitution et mise en application des résultats : avec la contribution des députés européens déjà impliqués, une présentation des recommandations lors de conférences de presse seront tenues dans les trois capitales du Parlement européen et à Rome. Dans 4 pays promoteurs, soutenus par les jeunes du Corps européen de solidarité, activation de bureaux de conseil / orientation pour apporter un soutien concret aux immigrés
Ce projet s’intègre ainsi dans la volonté de l’université de Franche-Comté d’ouverture vers les sujets sociétaux en développant des travaux de recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales.
À propos de l'Université de FC
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