"C’est projet qui me tient particulièrement à cœur. C’était un engagement de notre campagne", a souligné Macha Woronoff, présidente de l’université de Franche-Comté en poursuivant : "Nous nous devons de réunir toutes les conditions à la réussite de nos étudiants afin que chacun puisse s’épanouir. Rien n’est plus intolérable que l’agressivité, la violence, la discrimination, le harcèlement", s’insurge la présidente en précisant que l’université "ne souhaite pas fermer les yeux".
Une plateforme accessible et anonyme pour toute la communauté universitaire
Les étudiants ou enseignants qui ne souhaitent pas donner leur identité peuvent laisser un témoignage de manière anonyme sur le site (mais les services ne pourront pas recontacter la personne). Il n’est pas non plus nécessaire d’entrer le "login" (identifiant) étudiant pour laisser un message.
Ouvert depuis ce lundi, la plateforme ne compte pas encore de signalements "Mais nous avons un certain nombre de signalements par d’autres moyens", a souligné Macha Woronoff qui espère que les étudiants et enseignants oseront utiliser cet outil.
La cellule mise en place pour ce dispositif est constituée de quatre agents à l’écoute. Ils recevront les signalements et saisiront ensuite la présidente de l’université pour mener les actions administratives appropriées au vue de la situation.
“Croire la parole des victimes est essentiel. Je veux que la peur change de camp”, Macha Woronoff.
L’université n’est pas en capacité actuellement de quantifier le nombre de situations problématiques dans sa communauté mais espère que la parole se libèrera suite à la mise en place de cette plateforme. Depuis sa prise de fonction le 1er décembre 2020, la présidente a effectué trois signalements au procureur dont un qui a conduit à un procès.
“Croire la parole des victimes est essentielle. Je veux que la peur change de camp”, conclut Macha Woronoff.
Pour rappel, l'UFR d’orthophonie de Besançon est fermée depuis que plusieurs étudiants de l’école d’orthophonie ont confié avoir été victimes de harcèlement moral. À ce sujet, la présidente de l’université a précisé ce mardi qu’un travail "à marche forcée" était mis en place afin de rouvrir l’école.
L’inspection générale de l’enseignement supérieur va également ouvrir une enquête (cette dernière a été demandée à la ministre de l’Enseignement Supérieur par la présidente de l'université). Elle se rendra à Besançon en début de semaine prochaine.
(Propos recueillis par Alexane Alfaro)