La start-up Back Market, créée en 2014, s'est imposée depuis sa création comme la place incontournable de l'électronique reconditionné, un secteur en plein boom, porté par les discours écologique qui prônent une baisse de l'impact environnemental des produits électroniques.
En janvier dernier, elle avait annoncé avoir levé 450 millions d'euros, un tour de table qui la propulsait alors, avec une capitalisation de 5,1 milliards d'euros, sur le podium des licornes françaises. Elle comptait alors plus de 650 salariés et prévoyait d'en recruter 400 en 2022.
La plainte pour "pratiques commerciales trompeuses" doit être déposée mercredi devant le Tribunal judiciaire de Paris, explique l'UFC-Que Choisir, qui explique que, "si l'économie circulaire doit être encouragée, encore faut-il que celle-ci respecte les droits fondamentaux des consommateurs".
L'UFC-Que Choisir reproche plusieurs pratiques à l'entreprise française. Elle est par exemple accusée de faire croire aux clients qu'ils font une bonne affaire en affichant le prix de vente du produit reconditionné à côté du prix du produit neuf, alors que celui-ci n'est pas vendu sur le site. "Il ne s'agit pas de promotions", souligne l'association.
Elle dénonce en outre des "frais de service" systématiquement facturé aux consommateurs, pouvant atteindre 5,99 euros, et qui n'apparaissent "qu'à l'étape du paiement".
Enfin, "Back Market propose aux consommateurs une garantie contractuelle de 12 mois, en laissant croire à un avantage considérable offert par l'entreprise", alors qu'en réalité "cette garantie est imposée par la loi, mais surtout dure 24 mois, y compris pour les produits reconditionnés".
L'association de défense des consommateurs précise qu'il s'agit de "la première plainte en Europe d'une association de consommateurs contre le géant du reconditionné", même s'il a déjà été épinglé par d'autres associations, comme VZBV en Allemagne.
Et le président de l'UFC-Que Choisir Alain Bazot, d'expliquer que l'association "souhaite que la +licorne du reconditionné+ continue de mettre des paillettes dans la vie des consommateurs, sans que sa communication ne soit que de la poudre aux yeux".