L’UFC-Que choisir dresse un état des lieux alarmant de l’accès aux soins dans le Doubs

Dans une étude nationale mettant en évidence les difficultés d’accès (géographique et financier) aux médecins, l’UFC-Que choisir du Doubs dresse un bilan alarmant du département et presse les parlementaires de "porter des mesures ambitieuses pour permettre un égal accès aux soins".

© UFC-Que choisir

Aujourd’hui en France, "beaucoup de Français ne se soignent pas correctement faute d’accès aux soins" nous explique marie-Christine Radenne, administratrice Nationale à l’UFC-Que choisir. Pour illustrer ce propos, l’association a mené une étude qui combine la localisation et les prix pratiqués (avec ou sans dépassements d’honoraires) par les médecins du Doubs. Quatre spécialités en "accès direct", comprenez sans ordonnance d’un médecin traitant, ont été retenues :  

Cinq catégories pour qualifier l'accès aux soins

Pour la localisation, l’étude calcule l’offre de soins disponible en retenant un temps de trajet maximal entre le domicile et le cabinet du médecin de 30 minutes pour les généralistes, et de 45 minutes pour les spécialistes. 

Elle classe ainsi l’offre de soins disponible pour les habitants en cinq catégories qui vont de "accès très supérieur à la moyenne nationale" (au moins 30% au-desssus de la moyenne nationale) à "désert médical" (au moins 60% en dessous de la moyenne nationale). 

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L’étude révèle donc que, concernant les médecins généraliste dans le Doubs, seulement 3% des habitants du Doubs vivent dans un désert médical. Mais 18,3% % des habitants éprouvent toutefois de réelles difficultés (désert médical + accès difficile) pour accéder à un généraliste. 

Parmi les villes de plus de 3 000 habitants, on constate que les plus mauvais accès aux généralistes sans dépassements d’honoraires se trouvent dans le Pays de Montbéliard avec les communes de Mandeure, Hérimoncourt ou encore Bavans.
En revanche, l’association met aussi en évidence que peu de médecins généralistes pratiquent des dépassements d’honoraires. 

Des dépassements d'honoraires plein la vue pour les ophtalmologues

La situation se détériore fortement lorsque l’on aborde le cas des ophtalmologues. Dans le département, près de 40% de la population du département vit dans un désert ophtalmologique.  La fracture s’aggrave très largement lorsqu’on tient compte des dépassements d’honoraires puisque cette fois l’étude met en évidence que près de 61% des habitants du Doubs sont à plus de 45 minutes d’un médecins respectant le tarif de base de la sécurité sociale (sans dépassement d’honoraires).

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Situation similaire avec les pédiatres

Même constat pour les pédiatres qui sont rarement présents en dehors des villes principales (Besançon, Montbéliard et Pontarlier). Ainsi, "si l’on considère tous les pédiatres accessibles à moins de 45 minutes, 48,1% des enfants entre 0 et 10 ans vivent dans un désert médical " selon l’association. L’accès aux soins se détériore encore s’il on intègre cette fois le critère financier puisque près de 71% des enfants vivraient alors dans un désert médical.

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Situation semblable chez les gynécologues qui pratiquent massivement le dépassement d’honoraires mettant ainsi plus de la moitié (59,8%) des femmes du Doubs dans un désert médical. 

Des solutions proposées pour améliorer la situation

Face à ce "bilan déplorable" dressée par l’UFC-Que choisir, l’association appelle à de véritables mesures correctrices et propose ainsi des pistes de réflexion possibles. Elle demande ainsi "l’instauration d’un conventionnement territorial des médecins" qui empêcherait les médecins de s’installer en zones sur-dotées à l’exception du secteur 1 (médecin qui pratique le tarif de la sécurité sociale) et d’un départ à la retraite. 

L’organisation d’un système de désignation effective d’un médecin traitant à chaque usager qui en fait la demande. Mais aussi pour faire aux "dépassements d’honoraires qui sont trop fréquents et en augmentation" la fermeture de l’accès au secteur 2 à honoraires libres pour ne laisser le choix aux nouveaux médecins qu’entre secteur 1 et l’option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM). Et enfin la suppression des aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la sécurité sociale (hors OPTAM). 

Cette étude ne porte que sur le département du Doubs, mais selon l'UFC-Que choisir, "la situation est encore pire dans le Jura et la Haute-Saône".

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