Désireuse de réussir son "implantation territoriale", selon son délégué général Stanislas Guerini, LREM a donné le coup d'envoi de ses investitures, qui devraient s'étaler jusqu'à décembre. Il faudra en effet le temps pour trancher des cas épineux, notamment dans les plus grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse...).
Plus généralement, l'objectif est d'améliorer le maillage territorial du parti présidentiel qui a "besoin d'élus locaux progressistes". "Nous avons besoin de ce relais local, qui parfois nous a fait défaut, pour réussir le dernier kilomètre de la réforme", a renchéri M. Guerini.
Lundi, le parti présidentiel a sélectionné pour sa première vague quelques cas emblématiques des problématiques de terrain, entre soutiens à des maires sortants jugés compatibles ou mises en avant de "marcheurs" pur sucre pour accomplir la promesse de renouvellement.
Ainsi, afin de "favoriser le rassemblement", les maires sortants issus de centre-gauche ou droite bénéficieront du soutien de LREM à Valenciennes (Laurent Degallaix), Clichy-sous-Bois (Olivier Klein), à Saint-Orens de Gameville en Haute-Garonne (Dominique Faure), ou encore à Alençon (Emmanuel Darcissac). À Nevers, le maire Denis Thuriot, rallié de longue date à LREM, sera logiquement appuyé.
Objectif : multiplier par cinq le nombre de conseillers municipaux "En Marche" en 2020
Des cadres de LREM ont également reçu des investitures comme la députée Cécile Muschotti qui défiera le maire (LR) Hubert Falco à Toulon, le député Romain Grau, qui affrontera à Perpignan le député RN Louis Aliot, ou encore le vice-président du conseil général du Doubs Pierre Simon (ex UDI) à Pontarlier. Mais aussi des simples marcheurs, comme l'avocat Gérard Chemla à Reims, l'entrepreneuse Rachida Kaaout à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ou le pompier professionnel Josselin Chouzy à Mayenne.
Autre symbole, Benoît Mathieu, fondateur d'un site d'information local, mènera une liste à Cavaillon (Vaucluse) où le Rassemblement national est en position de force. "Il faudra faire un choix républicain en cas de risque de victoire du RN sur nos territoires", a souligné M. Guerini. "Ce sera vrai dans nos stratégies de premier tour et ce sera un réflexe évident dans les stratégies de deuxième tour", a-t-il insisté.
"Nous comptons aujourd'hui 2.000 conseillers municipaux" avec l'étiquette LREM. "Nous voulons au moins multiplier par cinq" ce chiffre, notamment dans la perspective des élections sénatoriales de septembre 2020, a-t-il ajouté.