En conférence de presse, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié de "recul" la décision de la plus haute juridiction américaine. Il a fait part de son inquiétude quant au fait qu'un pays aussi influent que les Etats-Unis puisse reculer de "plusieurs années" sur la question de l'avortement. "Nous avions espéré que les Etats-Unis prendraient réellement l'initiative sur cette question", a-t-il déclaré.
"L'impact mondial est également préoccupant", a-t-il relevé. Le chef de l'OMS a insisté sur le fait que "toutes les femmes devraient avoir le droit de choisir lorsqu'il s'agit de leur corps et de leur santé. Point final".
Il a également souligné que la question de l'accès à un avortement sûr allait bien au-delà du droit de choisir. "L'avortement sans risque est une question de santé. Cela sauve des vies", a-t-il déclaré. "Le restreindre pousse les femmes et les jeunes filles à avoir recours à des avortements non sécurisés, provoquant des complications, voire la mort", en particulier chez les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées.
A ses côtés, la scientifique en chef de l'OMS, la Dr Soumya Swaminathan, a renchéri en expliquant qu'interdire l'accès à un avortement sans risque "revient à refuser à quelqu'un un médicament qui peut lui sauver la vie".
Et, a-t-elle expliqué, cela ne réduit en rien le nombre d'avortements pratiqués. Pire, "les femmes se retrouvent entre les mains de personnes qui sont là pour exploiter la situation et pratiquer des avortements dangereux".
"Nous allons voir les conséquences" aux Etats-Unis, "il ne fait aucun doute que vous allez commencer à voir des augmentations de la mortalité, ainsi que des fortes hausses de morbidité suite à cette décision", a-t-elle averti.
(AFP)