Loi immigration : le président du groupe Génération-s répond aux députés et à Ludovic Fagaut

Publié le 14/01/2024 - 09:36
Mis à jour le 14/01/2024 - 09:37

De nombreux rassemblements pour dénoncer le vote de la loi immigration adoptée par l’Assemblée nationale le 19 décembre 2023 auront lieu dimanche 14 janvier 2024 partout en France dont Besançon. À cette occasion, le président du groupe Génération-s, Social, Ecologie, Démocratie Kevin Bertagnoli a souhaité répondre aux députés de la majorité présidentielle et au conseiller municipal d’opposition dans un communiqué du 14 janvier 2024.  

 © Élodie R.
© Élodie R.

"Ce dimanche 14 janvier et le 21 janvier prochain, nous serons nombreuses et nombreux à manifester, à Besançon et dans toute la France, pour dénoncer le vote de la loi Asile-Immigration. Un projet de loi discriminatoire, rédigé sous la dictée des droites et de l’extrême-droite.

Je souhaite profiter de ce moment pour répondre à nos députés de la majorité présidentielle et à notre conseiller municipal d’opposition.

Quand on n'est peu à l’aise sur le fond, mieux vaut détourner l’attention.

À l’image de la déclaration d’amour passionnée du Président de la République pour Gérard Depardieu, nos idylles parlementaires et départementales locales ont décidé de détourner l’attention plutôt que de parler des conséquences désastreuses de la loi immigration.

Messieurs les Députés ont accusé la majorité municipale de « faire de l’électoralisme sur le compte des étrangers ».

Quel culot, quelle indignité de se permettre de dire de tels propos à l’égard de la Municipalité quand on sait ce que le Président de la République et son Ministre de l’Intérieur ont accepter pour porter jusqu’au bout ce projet de loi.

C’est bien notre Gouvernement qui depuis plusieurs mois déjà s’acharne à « faire de l’électoralisme sur le compte des étrangers ». Ce, dans l’optique de détourner les Françaises et les Français des vrais sujets qui les préoccupent depuis maintenant de nombreuses années : la baisse du pouvoir d’achat, l’absence de solutions fortes contre le dérèglement climatique, la nécessité de la lutte contre la corruption et la transparence de la vie publique.

Monsieur Ludovic Fagaut s’étonne quant à lui de mon appel à désobéir à l’application de cette loi. Je persiste et je signe.

Pour faire voter à tout prix son projet, le Président de la République a multiplié les concessions aux députés LR, jusqu’à remettre en cause des principes républicains fondamentaux comme l’égalité des droits sociaux et le droit du sol.

La Démocratie ce n’est pas seulement une règle du jeu, un processus législatif et des accords d’appareil, c’est aussi un ensemble de valeurs, héritières des Lumières, de la Révolution française, de notre histoire sociale, du Conseil National de la Résistance. Être Démocrate, être Républicain, c’est s’inscrire dans cette Histoire.

Inscrire la Préférence Nationale, c’est abdiquer devant ces groupuscules qui prônent la haine et la peur, c’est une rupture politique et morale, la renonciation aux valeurs républicaines. La digue a cédé, le barrage républicain n’est plus défendu aujourd’hui à l’Élysée.

Le racisme et l’autoritarisme ne gagneront pas seulement parce que des hommes politiques ont renoncé à leurs valeurs, mais aussi parce que chacun de nous, citoyennes et citoyens, leur opposons un silence coupable : mobilisons-nous, manifestons, refusons d’obéir à cette loi.

Dans cette situation, le choix du Musée de la Résistance et de la Déportation était une évidence. Ce musée se veut un outil citoyen, au service de citoyennes et de citoyens. Il rappelle qu’en d’autres temps, l’ensemble de notre société a dérivé sur ses valeurs, rejetant l’autre, mettant en place des mesures discriminatoires et répressives sans pareil, amenant au pire.

Non. Le choix du Musée de la Résistance et de la Déportation n’est pas un affront à notre mémoire collective. C’est bien le vote de cette loi Asile-Immigration qui est « une offense envers le combat de nos héros de la Résistance et la mémoire de nos déportés. »

Plutôt que de juger le choix d’un musée, nos Députés devraient se positionner sur l’application effective de cette nouvelle loi et son impact sur la vie des Bisontines et des Bisontins. Quand poserons-nous les bonnes questions ?

Messieurs les Députés demanderont-ils l’application de la caution pour les étudiants étrangers, là où près d’un étudiant sur cinq ne mange déjà plus à sa faim ? Monsieur le Conseiller municipal LR demanderait-il aux médecins du CHU de ne plus soigner les étrangers qui arriveraient aux urgences, comme le recommandent les parlementaires de son camp qui souhaitent une réforme de l’AME ? En tant que premier Vice-président du département, Monsieur Fagaut refuserait-il d’attribuer l’APA (Aide Personnalisée d’Autonomie), créée par Madame Paulette Guinchard-Kunstler, aux retraités immigrés du département du Doubs ?

Et que fera notre territoire demain sans ces hommes et ces femmes de ménage, ces agents de sécurité, cuisiniers dans les arrières-cours de nos restaurants, ces maçons, soignants dont nous Français ne voulons plus assumer les métiers et qui participent aussi à faire tourner notre économie locale?

N’en déplaise à nos collègues de l’opposition, cette loi a des conséquences réelles sur la vie de nos concitoyens et nous nous devons d'avoir un débat sincère sur le devenir de notre société, sans artifices, sans tours de passe-passe rhétoriques.

Que les Bisontines et Bisontins qui croient encore en la Fraternité sachent que nous ne baisserons ni la tête ni les bras. La France est belle lorsque elle se dresse comme un phare dans la nuit, ouverte et fraternelle. En 2024, nous ne devons rien lâcher. Le combat continue. Résistance.

Le mouvement Génération•s appelle à se mobiliser les 14 et 21 janvier afin d'obtenir le retrait de cette loi discriminatoire, basée sur des préjugés racistes et xénophobes.

Kévin Bertagnoli 
Président du Groupe Génération-s, Social, Ecologie, Démocratie

Adjoint en charge de la Démocratie Participative et de la participation citoyenne"

(Communiqué)

Soyez le premier à commenter...

Un commentaire

Laisser un commentaire

Politique

Petite enfance : avec 61% de taux d’occupation, la Ville de Besançon peut encore progresser

En conférence de presse, Claudine Caulet, adjointe en charge de l’Éducation, des écoles et de la restauration à la Ville de Besançon a dressé le bilan des actions entreprises dans le domaine de la petite enfance à la suite du contrôle effectué par la Chambre régionale des comptes. 

Un budget “ambitieux” et “rigoureux” de 223 millions d’euros pour la Ville de Besançon

Lors du prochain conseil municipal de la Ville de Besançon, la majorité présentera aux élus locaux les prochaines orientations budgétaires définies pour l'année 2025. L’élu en charge de l’Économie et des Finances, Anthony Poulin, a détaillé la composition de ce budget 2025 lors d’une conférence de presse ce mercredi 19 février à l'Hôtel de ville de Besançon. 

20 ans de la loi Handicap : le budget 2025 du Département du Doubs dépasse les 95 millions d’euros

Vingt ans après la promulgation de la loi du 11 février 2005 sur le handicap, le conseil départemental du Doubs fait le bilan des avancées réalisées en faveur des personnes en situation de handicap. Avec un budget de 95,7 millions d’euros dédié à cette cause en 2025, la collectivité veut confirmer son engagement pour une inclusion renforcée et un accompagnement adapté à chaque parcours de vie.

Le ministre délégué aux Affaires étrangères en visite à Besançon ce vendredi

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi sera présent ce vendredi 14 février à Besançon. Après un passage par la préfecture en début d’après-midi, monsieur Mohamed-Soilihi se rendra au centre de linguistique appliquée de Besançon.

Le Conseil constitutionnel annule l’élection d’une députée LR dans le Jura

Le Conseil constitutionnel a annoncé jeudi 13 février 2025 l'annulation de l'élection de la députée LR Marie-Christine Dalloz dans le Jura, au motif de la candidature irrégulière d'un candidat RN placé sous curatelle. Mme Dalloz n'est plus députée et une nouvelle élection va devoir être organisée.

À Besançon, des experts européens pour plancher sur la problématique de travail dans la région

Les 11 et 12 février 2025, à Besançon, s’est tenue la première Peer review (revue des pairs) organisée à la Région Bourgogne-Franche-Comté, dédiée à la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales. Composée d’experts européens, cette commission avait pour objectif de proposer des recommandations politiques en réponse à la problématique de travail.

Conférence à Besançon : ”Extrême droite : la résistible ascension” avec Nadège Abomangoli

La France insoumise de Besançon organise une conférence autour du livre Extrême droite : la résistible ascension édité par l’Institut la Boétie, jeudi 13 février 2025 à Besançon en présence notamment de Nadège Abomangoli, députée LFI et vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.08
couvert
le 21/02 à 21h00
Vent
1.76 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
85 %