Loi immigration : la décision du Conseil constitutionnel fait réagir en Bourgogne-Franche-Comté…

Publié le 26/01/2024 - 10:22
Mis à jour le 26/01/2024 - 11:09

Voté le 19 décembre 2023 par l’Assemblée nationale, la loi immigration a été examinée par les Sages. Ces derniers ont rendu leur décision jeudi 25 janvier 2024. Ils ont censuré 35 articles du texte, notamment ceux portant sur le durcissement des conditions d’obtention des allocations familiales, l’allongement du délai pour le regroupement familial et les quotas migratoires. Voici les réactions en Bourgogne-Franche-Comté.

 © Elodie Retrouvey
© Elodie Retrouvey

Les réactions en Bourgogne-Franche-Comté

Communiqué de Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté

"Le Conseil constitutionnel a très largement censuré la loi immigration. Cette loi, votée sous l’autorité du gouvernement, et reprenant largement des thèmes défendus par la droite la plus dure, voire par l’extrême droite, contenait de nombreuses mesures en forte rupture avec la tradition humaniste de notre pays ; 32 articles sur 86 ont ainsi été totalement censurés. Les dispositions relatives au regroupement familial, à la caution étudiante ou la préférence nationale appliquée aux allocations sociales, ont ainsi été particulièrement ciblées par le Conseil constitutionnel.

Et au-delà des considérations de fond, c’est la méthode qui interroge sur le fait de soumettre au parlement des mesures qui étaient justement perçues comme inconstitutionnelles, en rupture complète avec une logique de bon fonctionnement de nos institutions.

Si la préoccupation de répondre aux enjeux de sécurité pour nos concitoyens est légitime et nécessite d’agir, les amalgames et la stigmatisation qui polluent le débat public autour de l’immigration doivent cesser, pour rechercher des solutions consensuelles sur ce sujet majeur.

Mais cette décision juridique ne peut toutefois être érigée en victoire politique. La pente du repli sur soi et du rejet de l’étranger sur laquelle glisse lentement, mais sûrement notre pays est plus que jamais d’actualité, et doit nous faire réagir. La société française est une société profondément solidaire, accueillante, j’en suis persuadée ; mais nous entrons dans une période qui se durcit, ici comme dans toute l’Europe. Je suis inquiète, car la France a besoin de s’ouvrir, elle a besoin des compétences de tout le monde ; c’est la richesse de la France que de savoir accueillir et intégrer".

Communiqué du groupe local EELV Grand Besançon 

"Saisi du projet de loi immigration, le Conseil constitutionnel réuni ce jour a censuré à hauteur de 40% de ses articles. Une censure de cette ampleur d'un texte soutenu par le gouvernement en place est sans précédent. Nous nous réjouissons de cette décision, qui démontre qu’il existe encore des garde-fous en France et dans notre République et qu’on ne peut pas faire de « en même temps » avec les fondements de notre démocratie.

Par cette décision, les sages rappellent à Emmanuel Macron et à son gouvernement nos fondamentaux. La loi immigration issue de négociations entre macronistes et LR, sous influence du RN, est contraire à notre Constitution, aux traités internationaux signés par la France, et aux valeurs de notre République.

C’est également un camouflet pour le président de la République, les ministres et les parlementaires qui ont soutenu ce projet de loi qui aurait installé la préférence nationale dans notre droit. Nous avions déjà assisté à une confusion de la part du gouvernement entre le droit et la politique. La tâche du conseil constitutionnel est quel que soit le texte de se prononcer en droit. Robert Badinter disait d'ailleurs "une loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise, mais une loi mauvaise n'est pas nécessairement inconstitutionnelle".

C'est une victoire juridique qui va empêcher le pire à court terme pour des milliers de français. C’est également une première étape dans la lutte contre la fracturation de notre société, du rejet et de la haine des étrangers. Comme le disait Jacques Toubon, ancien défenseur des droits et cadre de la droite qui n’a désormais de républicaine que le nom : « l’histoire de France a été en grande partie faite, depuis deux siècles, par les personnes venues de l’étranger ». Et cette histoire de France, c’est l’histoire de notre République.

Pour autant, nous continuerons à lutter pour que la loi ne soit pas promulguée. D’autres articles relèvent d’un archaïsme immonde et introduirait des ruptures d’égalité mortifères. Nous appelons le gouvernement à prendre acte de cette décision, et à ne pas promulguer la loi immigration".

Communiqué de Barbara Romagnan pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH) section Besançon

"Ce jeudi 25 janvier le Conseil constitutionnel a censuré 32 articles sur les 86 que compte la loi asile et immigration et en a validé 10 pour le moment. Parmi ces 32 points on trouve ceux qui portent sur le durcissement des conditions d’obtention des allocations familiales, l’allongement du délais pour le regroupement familial,

la caution demandée aux étudiants étrangers, les quotas migratoires, la remise en cause du droit du sol (qui n’existe déjà plus totalement).

Malheureusement le Conseil constitutionnel a décidé de ne pas censurer l’article qui prive les Jeunes majeurs, ex-MNA, du droit à un accompagnement et une protection par l’ASE de 18 à 21 ans. Ces Jeunes seront donc à la rue. Il nous faudra davantage de temps pour analyser cette décision avec précision. Néanmoins nous pouvons dire que tout article invalidé est autant de souffrance en moins. Malheureusement nous pouvons aussi affirmer que tout article maintenu constitue un recul des droits.

Une grande partie de ceux qui ont été censurés l’ont été parce qu’ils n’ont pas de lien suffisamment direct avec l’objet initial de ce texte de loi (c’est ce qu’on appelle les cavaliers législatifs). Mais rien n’empêchera de les faire revenir dans un autre projet de loi. Beaucoup d’autres l’ont été au nom de l’article 1 de la Constitution qui rappelle l’égalité devant la loi.

Ceux qui ont été déclarés conformes à la Constitution pourront être contestés (devant les juridictions administratives et judiciaires) lors d’un contrôle de conventionalité. Autrement dit pour vérifier la conformité de ces articles aux conventions internationales signées par la France.

Nous devons rester mobilisés pour le retrait total de cette loi honteuse".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Lutte contre le trafic de drogue à Besançon : Anne Vignot demande ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains”

Dans un communiqué du vendredi 17 janvier 2025, la maire de Besançon Anne Vignot réagit à la dernière attaque en date du 15 janvier sur la vitrine d’un barber shop rue Rivotte à Besançon. Très probablement en lien avec le trafic de drogue, la maire dit vouloir s’attaquer au problème complexe international qu’est le narco-trafic avec autre chose que des solutions qu’elle qualifie de ”simplistes”. Explications.

Christophe Grudler accompagne Emmanuel Macron au Liban

Le député européen Christophe Grudeler (Renew Europe – MoDem), rapporteur permanent pour le Liban au sein de son groupe politique Renew Europe, accompagne le président de la République Emmanuel Macron et son représentant personnel Jean-Yves Le Drian lors d’une visite officielle à Beyrouth ce vendredi 17 janvier 2025.

Motion de Censure : pour Myriam El Yassa, le PS reste “dans l’opposition au gouvernement Bayrou”

Dans un communiqué du 16 janvier 2025, la première secrétaire fédérale du Parti socialiste du Doubs réagit à la motion de censure déposée jeudi dernier contre le gouvernement de François Bayrou. Dans celui-ci, elle explique que si le PS appelle à « préserver la démocratie et le dialogue social face aux enjeux du gouvernement Bayrou », il reste cependant « dans l’opposition au gouvernement Bayrou ».

Ludovic Fagaut interpelle la municipalité après les coups de feu rue Rivotte à Besançon

Comme nous vous l’annoncions dans un article ce matin, de nombreux coups de feu ont été tirés dans la nuit de mardi 14 et mercredi 15 janvier 2025 au Rivotte à Besançon. Ludovic Fagaut, président du groupe d’opposition Besançon Maintenant, a souhaité interpeller municipalité sur plusieurs points…

François Bayrou va prononcer son discours de politique générale… à quoi s’attendre ?

C’est une tradition pour les Premiers ministres, mais pas obligatoire : au début de leur exercice, ils prononcent un discours de politique générale devant l’Assemblée nationale qui servira de feuille de route au gouvernement. François Bayrou est très attendu, notamment sur les questions de la réforme des retraites et du budget. Ce discours est prévu ce mardi 14 janvier à 15h00.

L’université de Franche-Comté change de nom : Allenbach appelle Woronoff à revenir sur sa décision

C'est désormais officiel : l'université de Franche-Comté a changé de nom pour se nommer unniversité Louis et Marie Pasteur, comme l'a annoncé la présidente, Macha Woronoff lundi 13 janvier 2025. Un changement qui n'est pas du tout du goût du Mouvement Franche-Comté.

Mobilité, climat, santé, logement, économie… Les voeux d’Anne Vignot pour l’année 2025

Ce vendredi 10 janvier, c’était au tour de la maire de Besançon, présidente de Grand Besançon Métropole et présidente du Centre communal d’action sociale Anne Vignot, de présenter ses voeux pour 2025 lors d’une cérémonie au Palais des sports. Le préfet, les représentants des forces de l’ordre et de l’armée, les élu(e)s du conseil municipal, des élu(e)s départementaux et régionaux ainsi que chefs d’entreprises et des agents municipaux et de l’agglomération, soit les ”forces vives” du territoire étaient présentes.

Entrées payantes à Notre-Dame : à Dijon, Rachida Dati “espère” encore “convaincre” le diocèse

La ministre de la Culture Rachida Dati a dit jeudi toujours "espérer convaincre" le diocèse de Paris de faire payer aux touristes la visite de Notre-Dame, "ce qui permettrait de financer l'ensemble du patrimoine religieux" dont 4.000 édifices sont en péril.

Vidéosurveillance à Besançon dans ”C dans l’air” : Anne Vignot répond à Laurent Croizier

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le 4 janvier 2025, Anne Vignot est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Laurent Croizier, conseiller municipal, s’est dit ”abasourdi” dans un communiqué, la maire rétorque par un nouveau communiqué pour lui expliquer comment ça marche.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -2.34
ciel dégagé
le 18/01 à 09h00
Vent
0.77 m/s
Pression
1030 hPa
Humidité
89 %