Face à la crise du logement, les nouveaux projets urbains avancés par la Ville doivent désormais répondre aux défis de la sobriété et des transitions. Pour la maire de Besançon Anne Vignot, il s’agit là de paramètres qui doivent "changer radicalement la façon de penser la construction et l’aménagement du territoire".
Les quartiers de demain devront bien entendu répondre aux besoins de la ville et de ses habitants mais également aux enjeux sociétaux actuels. "Une ville aujourd’hui ne peut plus se construire comme il y a 20 ans. Elle doit désormais intégrer un certains nombre d’enjeux". Concrètement cela se traduit par exemple par des besoins en matière de logements individuels ou encore davantage d’accès aux transports en commun ou aux commerces de proximité.
Construire la ville sur la ville
Besançon a d’ailleurs été reconnu comme un secteur en tension en ayant été reclassé "zone B1" c’est-à-dire éligible à des dispositifs immobiliers. L’objectif est donc également pour la Ville "de travailler sur des secteurs qui nous permettent de faire du neuf" mais en choisissant "de construire prioritairement sur des zones déjà artificialisées" précise Anne Vignot.
Les urbanistes et promoteurs doivent donc désormais prendre en compte ces nouveaux paramètres et mettre leur créativité et leur innovation au service de la conception de ces nouveaux logements. Pour Anne Vignot, il est donc "important de faire un point sur la dynamique de notre territoire et sur la qualité des projets urbanistiques que nous voulons mettre sur le marché, le tout dans un dialogue constructif et précis avec eux en accord avec les enjeux de la ville".
Une ville de qualité
"Nous avons une exigence forte sur la qualité et les attentes des habitants ou personnes extérieures qui souhaitent venir dans une ville comme la notre" a annoncé la maire de Besançon. Une attention particulière sera donc apportée au respect des points de vue donnant par exemple sur les collines, parcs, rivière ou patrimoine. Pour Aurélien Laroppe, les enjeux de biodiversité d’environnement et de paysage en coeur de ville "sont extrêmement importants" et se heurtent à un besoin de logement qui l’est tout autant rappelle le conseillé municipal délégué à l’urbanisme. D’où l’importance pour la Ville de réaccélérer les dossiers de rénovation de logements et de poser "d’abord la question du paysage avant de poser le projet" de construction complète Aurélien Laroppe.
Six sites évoqués
- Hauts de Chazal : L’objectif de ce site est de réussir à mixer à la fois les problématiques économiques, d’habitat et de santé notamment en prévoyant à long terme "une réversibilité des bâtiments". Ces logements qui sont aujourd’hui prévus pour 2027 auront ainsi la capacité d’être en fonction des besoins ou non "transformables une dizaine d’années plus tard en bâtiment tertiaire" par exemple a expliqué Aurélien Laroppe.
- Grette/Brulard/Polygone : Un appel à manifestation va prochainement être lancé pour faire venir des promoteurs sur la zone. Avec pour cible privilégiée les familles, le secteur verra ses premières constructions arriver "d’ici quelques années avec pour objectif de renouveler la ville sur la ville" complète monsieur Laroppe. Grâce au projet Grette-Brulard-Polygone et à la plateforme de programmation participative Welcooom, Besançon est devenue la première ville de l’Hexagone à confier à ses futurs habitants le soin de définir leur logement, les espaces partagés et d’orienter le choix des services et commerces qui seront installés aux rez-de-chaussée de ce nouveau quartier.
- Éco quartier Vauban : Dossier géré par un aménageur privé, le projet devrait être finalisé d’ici la fin 2028 et permettre à 865 logements de voir le jour.
- Éco quartier Viotte : Le développement de la partie Nord prévoit la création d’espaces verts et d’une quarantaine de logements livrés en 2027 ainsi que l’implantation d’une crèche pour répondre aux besoins des familles.
- Éco quartier des Vaites : Dossier épineux, la municipalité n’a pas prévu d’abandonner son projet de "produire du logement tout en préservant les enjeux de biodiversité, d’espaces verts et de ce cadre naturel" prévient madame la maire. Repartant sur la base de ce qui a été voté le 30 septembre 2021 en conseil municipal, un nouveau travail d’urbanisme va s’ouvrir. Il devrait permettre la programmation concernant la construction et l’aménagement de cette zone.
- Saint-Jacques : Situé au coeur de ville, le projet du site sera axé à la fois sur de la réhabilitation de bâtiments (monument historique) et sur de la construction de nouveaux logements tout en intégrant des impératifs de transitions écologiques et sociales. Des services et des commerces seront également implantés avec une répartition entre ces fonctions qui devrait être précisée, fin 2023, au terme de la consultation publique en cours.
L’ensemble des projets répartis sur ces différents sites devraient permettre de produire près de 4.000 logements en dix ans.