Depuis quelques temps, toutes les variétés de "céréales du petit déjeuner" existent en version bio ! Quelle chance se dit-on... on va pouvoir faire du bien à la planète !
Ce serait oublier que les grands industriels de l'agroalimentaire sont de bons "agro buisinessmen" ! Le "Big Ten" comme on les appelle, c'est à dire les 10 multinationales de l'alimentaire qui fabriquent la majeure partie de nos produits de base, se sont vite mis au parfum ! Avec un chiffre d'affaires de 13 milliards d'euros par an, en progression de 10 %... il vaudrait mieux avoir le nez fin et reverdir son image : c'est ce qu'on nomme le "greenwashing", une tendance à redorer son capital sympathie en pariant sur le BIO.
Avec une meilleure image santé, le consommateur pense spontanément - études à l'appui - qu'il y aura dans ces produits diminution des calories et augmentation des vitamines et minéraux. Quelle blague !
À y regarder de plus près, on se rend compte que ce n'est pas le cas : certes diminution des pesticides, huile de palme - ou alors, bio ! -, blé complet bio, et. etc., mais les déséquilibres nutritionnels de nos croquettes sucrées sont là : à part nous vendre du sucre (70 % du paquet en moyenne) on nous vend... du vent ! La valeur calorique est la même et les MUT (marqueurs d'ultra transformation) seront présents dans le quart des produits bio contre la moitié dans les produits conventionnels. Un gain réel ? Et pour qui ?
Et surtout ... le prix ne fait plus douter ! Il suffit de descendre le poids du produit vendu et le tour est joué ! Ainsi, de célèbres "céréales chocolatées" vendues 5.60 € les 430 g passeront en bio à 9.73 € les 375 g. Imparable.
La meilleure mère du monde n'hésitera pas une seconde pour la santé de son enfant... et l'agroalimentaire se félicitera partout de son engagement pour la planète !
Consommateurs, restez vigilants... et prenez vos loupes pour faire vos courses ! C'est un bon investissement !
Valentine Caput - Diététicienne Nutritionniste à Besançon