Le Pays horloger demeure profondément attaché à l’industrie qui lui a donné son nom. Implantée au 18e siècle, celle-ci s’est largement développée dans la deuxième moitié du siècle suivant, fournissant aux sociétés suisses aussi bien que françaises l’ensemble des pièces composant la montre. Elle connaît une forte période d’expansion au 20e siècle, jusqu’aux années 1960-1970 où elle peine à s’adapter à l’arrivée du quartz et aux conséquences de la mondialisation.
De la multitude d’entreprises apparues au fil du temps, peu nombreuses sont celles qui parviennent à se maintenir jusqu’à nos jours.
En réalisant l’inventaire du patrimoine industriel du Pays horloger, la région Bourgogne-Franche-Comté a souhaité rappeler l’importance de la tradition horlogère dans le Haut-Doubs et ses caractéristiques, aussi bien techniques qu’architecturales ; tradition qui perdure aujourd’hui et qui contribue à façonner l’identité de ce territoire.
Riche de 300 illustrations, cet ouvrage invite le lecteur à parcourir les villes et les villages du Pays horloger pour comprendre comment cette industrie s’y est déployée, quels savoir-faire se sont développés, transmis et pérennisés, et comment s’organisent les différents ateliers concourant à la fabrication d’une montre, de ses multiples composants à son montage.
Une présentation officielle de l’ouvrage se tiendra en présence des élus et des auteurs jeudi 14 mars 2019 à 15h à la salle des fêtes de Morteau.
Extraits
L’apparition des usines
À Villers-le-Lac, la fabrication des ébauches s’est particulièrement développée. La reconversion des planteurs d’échappements en assembleurs de montres a ouvert un nouveau marché auquel est indispensable l’ébauche, dont la réalisation nécessite des équipements lourds. Le premier, Hippolyte Parrenin a fait construire en 1876-1877 une usine, dotée d’une machine à vapeur en 1886 puis électrifiée en 1900, dans laquelle il emploie 130 ouvriers au début du XXe siècle. Pour sa part, Virgile Cupillard fait bâtir la sienne en 1893-1894.
...Aujourd’hui
Trois entreprises seulement ont survécu à Maîche, où le groupe Christian Bernard (85 personnes en 2013) a été liquidé fin 2016 : Soprod France (filiale du groupe Fes- tina, 50 personnes en 2015) et Jeambrun appareillages pour les composants, Cœurdor (groupe Surfaces synergie, 26 personnes en 2012) pour le traitement de surface. Charquemont fait mieux avec cinq entreprises, dont certaines ont un pied en Suisse : trois fabricants de montres – Herbelin (80 personnes en 2012), Jean-Louis Frésard et Saint-Honoré Paris (29 personnes en 2009) – et deux fabricants de composants – Frésard composants (racheté en 1991 par le groupe helvétique Nivarox-Far, 190 personnes en 2012) et Perrenoud.
Montres Michel Herbelin
En 1947, Michel Herbelin crée, dans son appartement de la place de l’Hôtel de Ville, sa fabrique de montres (marques Impec puis Michel Herbelin à partir de 1965). Il s’installe en 1950 dans l’usine Frésard Frères et Bessot (6, rue des Lilas) puis, en 1956-1957, construit lui-même sa maison (13, rue des Villas), avec atelier de fabrication et bureau au rez-de-chaussée, logements aux étages.
AUTOUR DE LA MONTRE EN PAYS HORLOGER
Livre réalisé par le service Inventaire et Patrimoine de la région Bourgogne-Franche-Comté
- Textes : Laurent Poupard
- Photographies : Sonia Dourlot, Jérôme Mongreville, Yves Sancey
- Une édition Lieux Dits - Collection Images du Patrimoine, n°308
- 128 pages, 300 illustrations
- Format 24 x 30 cm Broché à rabats
- Prix de vente 19 euros TTC (France) - 16 euros en souscription jusqu'au 28 février