Créée dans l'immédiat après-guerre, la fonderie MBF Aluminium, qui fabrique carters de moteurs et pièces de boîte de vitesse, avait été placée en redressement judiciaire début novembre, faute de pouvoir rembourser ses dettes. Sa direction, représentant les actionnaires - le britannique CMV et un
entrepreneur italien -, avait été écartée par le tribunal de commerce durant le redressement, avec nomination d'un administrateur judiciaire.
"Des fonds sont partis sous forme de prestations de services dans une holding basée en Angleterre", a déclaré à l'AFP Nail Yalcin, délégué CGT. "On
ne savait pas où l'argent allait. Des choses ont été faites, mais on ne sait pas si c'est dans la légalité ou l'illégalité", ajoute-t-il, précisant qu'"il y a déjà eu plusieurs audits réalisés par des cabinets mandatés par le gouvernement".
M. Yalcin a en tout cas annoncé que les salariés avaient l'intention de faire appel de la décision de liquidation de l'entreprise. "On va contester la décision de mardi devant la cour d'appel de Dijon et, en parallèle, on travaille à un projet de reprise de la fonderie par les salariés", a-t-il déclaré
- Ils ont jusqu'au 4 juillet pour déposer leur recours.
"La catastrophe sur l’emploi ne limitera pas à MBF, des emplois indirects seront impactés" la CGT
De son côté, la CGT dénonce une trahison : "Malgré les effets d’annonce du « quoi qu’il en coûte » du président macron, force est de constater que le pouvoir en place préfère arroser par milliards les multinationales et laisser dans la détresse près de 300 familles sanclaudiennes", s’insurge le syndicat tout en poursuivant : "La catastrophe sur l’emploi ne limitera pas à MBF, des emplois indirects seront impactés. Les soustraitants et fournisseurs de MBF par exemple. Ou encore dans les commerces qui verront une baisse d’affluence. Le risque est encore à l’hôpital où les réformes des lois Bachelot trouveront une résonnance auprès de l’ARS pour tenter de justifier les fermetures de lits".
Mardi, le tribunal n'a pas retenu l'unique offre de reprise, portée par l'entrepreneur français Michaël Azoulay, qui prévoyait la reprise d'un peu plus de 200 salariés.
Les syndicats ont dénoncé la "passivité" de Renault et PSA (Stellantis), qui étaient les plus gros clients de MBF, et de l'Etat, dont ils espéraient une aide au sauvetage de plusieurs millions d’euros.
(Avec AFP)