Librairie Siloë–Chevassu: l’argument du panda va-t-il faire mouche ?

Publié le 28/01/2012 - 19:24
Mis à jour le 16/04/2019 - 10:44

Vaut-il mieux être panda que libraire afin d’attirer les investisseurs ? La question se pose à travers l’appel au soutien financier lancé par la librairie Siloe-Chevassu à Besançon. Explications…

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L’appel de Besançon

Cette enseigne qui vend des livres religieux est installée à Besançon depuis le milieu des années 1960. Suite à la perte d’un client qui représentait 10% de son chiffre d’affaire en 2008 et le recours à plusieurs prêts, Pierre Chevassu, l’actuel propriétaire de la librairie Siloe-Chevassu, connaît des difficultés de trésorerie qui mettent en péril son activité.

« Le remboursement des prêts importants auxquels nous avons dû souscrire a fragilisé notre trésorerie, et à force nous risquons d’aller jusqu’à la fermeture », explique Pierre Chevassu.

Pour ne pas en arriver là, le libraire lance un appel aux dons ou en participations au capital par l’intermédiaire du groupement siloë-librairies. L’affiche de cette annonce invite à comparer la situation du libraire à celle de deux pandas géants dont le transfert de la Chine vers la France a récemment été médiatisé. La cause de ces animaux aurait bénéficié d’un soutien matériel et financier important.

Au départ un peu sceptique sur cette comparaison, Pierre Chevassu invite finalement à la réflexion : « Ce n’est pas fait sur le ton de la rigolade, car je ne suis pas dans une situation où j’ai envie de me marrer. Mais je pense que si l’on est prêt à mettre de l’argent pour deux pandas, alors pourquoi ne pas investir pour un libraire dont la présence dans une ville est essentielle ?

On ne fait pas libraire pour faire fortune. Le libraire est un passeur de texte qui accompagne et conseille. La loi Lang qui protège le prix unique a aussi pour effet de réduire les marges. Notre chiffre d’affaires ne nous permet pas d’acquérir l’équipement dont nous avons besoin, c’est pourquoi nous avons dû emprunter ».

Pierre Chevassu ne veut pourtant pas se résoudre à arrêter son activité : « En tant que librairie spécialisée dans le religieux à Besançon, nous avons une réelle demande. Le passage de client est positif, même si nous subissons comme tout le monde la concurrence d’internet, de l’e-book et le mauvais contexte économique. Mais ici nous avons un réel potentiel de développement.

En dehors de Besançon, les librairies spécialisées comme la nôtre ne se trouvent pas avant Epinal, Dijon ou Chalon. S’il n’y avait pas ce potentiel et cette demande à Besançon, alors je ne lancerais pas un appel aux dons et à l’actionnariat. Mais nous avons juste besoin de repartir sur une base saine » conclut le libraire.

L’annonce «Un libraire vaut-il un panda ?» sera publiée lundi 30 janvier dans La Croix. Pierre Chevassu espère que cet appel national sera entendu.

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