L’hôpital Nord Franche-Comté déclenche son plan blanc

Confronté à une "saturation des capacités d'hospitalisation", l'hôpital Nord Franche-Comté, installé à Trévenans (Territoire de Belfort), a activé le plan blanc afin de mobiliser des moyens et effectifs supplémentaires, a-t-on appris dimanche 20 août 2024.

© Hôpital Nord Franche-Comté Facebook ©

"Nous recommandons les usagers d'appeler le 15 avant de se rendre aux urgences ou de contacter leur médecin traitant", a écrit l'hôpital sur le réseau social Facebook.

Le plan blanc est activé "pour répondre au nombre de patients pris en charge au service d'accueil des urgences, à la saturation des capacités d'hospitalisation, aux tensions exercées sur la gestion des effectifs et aux mesures d'exception à engager pour répondre aux besoins de santé" du bassin de vie du Nord Franche-Comté, précise l'hôpital.

Le plan blanc est un dispositif de gestion de crise des établissements confrontés à des pics d'activité, permettant de mobiliser des moyens supplémentaires pour faire face à l'afflux de patients.

"On a une saturation du service des urgences, car nous sommes les seuls à assurer la permanence des soins. La moyenne haute est à environ 250 patients accueillis par jour, il en faudrait 100 de moins pour tourner correctement", a déclaré à l'AFP Mélanie Meier, aide-soignante et déléguée CFDT au sein de l'hôpital. 

Des lits et services fermés par manque de personnel

"On n'arrive pas à garder les patients à domicile, des associations d'aide à domicile doivent refuser des bénéficiaires par manque de personnel, et on n'arrive pas non plus à les faire sortir des urgences, parce qu'on manque de lits de médecine et de places en Ehpad. Donc l'hôpital accueille tous les patients, même si certains ne relèvent pas de ses compétences", a-t-elle complété. "Toute aide de la réserve sanitaire sera une bouffée d'oxygène pour les collègues", a assuré cette déléguée syndicale.

L'hôpital est également confronté, de longue date, à des difficultés de recrutement, tandis qu'il voit partir certains de ses professionnels de santé, ce qui fait dire à Stéphanie Grosbon, déléguée du syndicat CNI (Coordination Nationale Interprofessionnelle de Santé), que l'établissement est "en restructuration continuellement".

"Cette année on a été contraint de fermer des services de médecine polyvalente et de gériatrie. En juillet, 16 lits du service de diabétologie, sur 32, ont fermé par manque de personnel médical", explique-t-elle. "Le service entier d'urologie a fermé. Depuis l'inauguration de l'hôpital, en 2017, environ 100 à 120 lits ont fermé. Il y a des services vides, et les services qui tournent sont surchargés. C'est catastrophique."

Au printemps déjà, l'hôpital avait sollicité le renfort de personnels de santé pour répondre aux besoins. Il avait déclenché son plan blanc à quatre reprises en 2023.

(AFP)

Quitter la version mobile