Le déconfinement n'arrête pas la Coronavirus. Bien au contraire. Et le personnel de l'hôpital de Besançon en a bien conscience. Lors d'une visio-conférence, Chantal Carroger, directrice de l'établissement a dans un premier temps fait le point en saluant le travail "extraordinaire" du personnel face à la montée soudaine de l'activité liée à l'épidémie de Coronavirus depuis le déclenchement du Plan Blanc le 9 mars dernier. Plan blanc qui reste activé.
"Défi sanitaire"
De 13, le service de maladies infectieuses est passé à 88 lits avec le soutien de praticiens, médecins et chirurgiens qui se sont mobilisés autour du Pr Catherine Chirouze que le dirige.
Pour faire face aux cas les plus graves, l'hôpital de Besançon a fait plus que doubler ses capacités de réanimation en passant de 40 à 92 lits en plus des huit lits exceptionnellement mis en place à la clinique Saint-Vincent de Besançon. Une unité de « post-réanimation » en pneumologie équipée de 20 lits a par ailleurs été configurée afin d’y accueillir des patients sevrés de l’assistance respiratoire, mais très affaiblis.
Enfin, des unités spécifiques Covid-19 ont été montées sans des services de médecine (gynécologie, pédiatrie, soins palliatifs, psychiatrie), en chirurgie ainsi représentant au total 36 lits supplémentaires.
"Nous avons mis en place, et je pèse mes mots, une organisation exceptionnelle de l'entrée à l'hôpital jusqu'aux sorties, avec une mobilisation exemplaire de la part de l'ensemble des personnels du CHRU. Nous n'étions pas forcément prêts. Pour autant, nous nous sommes adaptés très vite en reconfigurant les services de première ligne les Urgences, le Centre 15"
En chiffres (depuis le 1er mars)
"Nous n'avons pas eu à déplorer de décès de soignants ou des soignants du CHRU en réanimation" a précisé la directrice générale du CHRU. |
Reprise progressive
En rappelant que les interventions urgentes et ne pouvant être reportées ont été maintenues, le Pr Samuel Limat, président de la commission médicale d’établissement, explique que le retour d'une activité plus habituelle n'était pas à l'ordre du jour avec une reprise "très progressive" et une possibilité de réversibilité en cas d'un retour de vague. "On ne reviendra pas à la situation de début janvier" a-t-il prévenu.
"On va commencer par opérer les patients déprogrammés il y a six semaines"Pr Samuel Limat, CHRU de Besançon
Depuis le 20 avril, le CHU relance donc progressivement l'activité dans chaque discipline.
Recommandations scientifiques
La réouverture des activités de chirurgie est basée sur un thesaurus de chirurgiens qui, toutes disciplines confondues, se sont accordés sur le type d'intervention à reprogrammer dans le respect des recommandations de l'ensemble des sociétés savantes.
Des lits de médecine sont également en cours de réouverture. "Il est également essentiel de restaurer des consultations dont une partie de l’offre avait été réduite pour éviter tout retard de diagnostic" avec, quand cela est possible le recours à des téléconsultations.
"Même si l’établissement reprend progressivement ses activités de médecine et chirurgie, il ne baisse pas la garde.." CHRU de Besançon
Avec la volonté de limiter au maximum la circulation du Coronavirus au sein de l’établissement, des circuits spécifiques ont été adoptés. Les mouvements de fermeture et de réouverture d’unités de soins sont soumis à des opérations de nettoyage longues et complexes suivant des protocoles très stricts. Les conditions d’hospitalisation en unité Covid-19 demeurent inchangées avec des procédures sanitaires drastiques.