Contactée, Marie Zehaf, vice-présidente de GBM en charge des transports et des mobilités, précise qu’elle "respecte le choix des élus" : "L’avenir nous dira si nous avons eu raison ou pas. Nous verrons si cela est en cohérence avec le plan de mobilité et si ces mesures auront un impact pour permettre de réaliser les objectifs tels que la réduction de l’impact de la voiture et de proposer d’autres modes de déplacement".
Ces derniers ont voté la gratuité des transports le samedi pour toutes et tous et la mise en place d’un pass 4-14 ans permettant également la gratuité du réseau Ginko. Enfin, pour les bénéficiaires des minimas sociaux, une somme de 2 € par mois sera demandée pour prendre les transports en commun. Coût de l’opération : 2,7 millions d’euros par an.
Des mesures mises en application au 1er juillet 2025 "sous condition de recettes supplémentaires"
L’élue en charge des transports souhaite toutefois nuancer les choses. Certes, les mesures ont été votées, mais il convient désormais de voir quelles seront les recettes supplémentaires.
D’où viendra l’argent ? Pour Marie Zehaf, il n’existe que trois solutions et les usagers seront forcément impactés : "Pour l’instant, rien n’est décidé, mais il faudra bien des revenus pour compenser… Cela passera soit par une augmentation de la grille tarifaire (donc un tarif plus élevé du ticket) soit par une augmentation de 2 % du versement mobilité (ce qui signifie une augmentation de 400.000 euros pour l’hôpital) soit une augmentation de la subvention d’équilibre du budget transport (par les impôts, les taxes)".
À voir également quelles zones seront bénéficiaires de la gratuité du samedi : "Nous avions déjà une importante fréquentation de nos bus. Est-ce que les gens descendront au centre-ville, nous n’en savons encore rien", indique l’élue.
Ces solutions devront être votées par les élus en conseil communautaire. Les mesures votées ce jeudi devaient entre en vigueur le 1er juillet 2025 sous "condition de recettes supplémentaires", tient à préciser Marie Zehaf.
Réaction de la Fédération du Parti communiste français du Doubs :
Ces avancées votées au conseil communautaire sont saluées par la Fédération du Parti communiste français (PCF) du Doubs, qui souligne le rôle "déterminant" de ses élus dans cette dynamique. "Depuis maintenant cinq ans, l’équipe municipale de Besançon travaille sans relâche à la mise en œuvre progressive de la gratuité des transports", indique le communiqué, ajoutant que ce combat a été mené "avec conviction" malgré les résistances.
"Leur travail rigoureux, mené en lien étroit avec l’ensemble des militantes et militants communistes de l’agglomération, a permis d’être force de proposition", affirme le texte. Pour le PCF, ces décisions répondent à une triple ambition : l’équité territoriale, le soutien au commerce de proximité et une plus grande justice sociale.
Le secrétaire fédéral du PCF, Matthieu Guinebert, déplore néanmoins les positions de l’opposition, en particulier celle de la droite bisontine menée par Ludovic Fagaut, accusée d’avoir voté contre les mesures "par principe" dit-il, et de faire preuve d’un comportement "sourd aux difficultés que rencontrent les commerces".
Le communiqué du PCF met également en lumière ce qu’il considère comme des contradictions de la part de certains opposants, rappelant que plusieurs promesses électorales de 2020 allaient dans le sens de la gratuité : "Un jour peut-être, M. Fagaut choisira d’agir pour les citoyens et citoyennes, plutôt que de courir après le trône qu’il convoite", est-il écrit dans le communiqué.
Malgré les divergences politiques, le PCF conclut sur une note positive : "Le travail ne fait que commencer", mais ce premier pas est jugé "décisif".