Les tourbières et lacs jurassiens reconnus au niveau mondial

Publié le 01/02/2021 - 16:24
Mis à jour le 01/02/2021 - 16:24

Situés entre Pontarlier et Saint-Claude, les « tourbières et lacs de la Montagne jurassienne », viennent d’être désignés « zones humides d’importance internationale » par le secrétariat international de la Convention Ramsar. Ce projet fait suite à un programme de travaux de réhabilitation de plus de 60 tourbières, permettant le doublement de la surface initialement labellisée en 2003.

Ramsar est le nom d’une convention internationale adopté le 2 février 1971 (dans la ville de Ramsar en Iran) pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Unique au monde dans la mesure où elle porte sur un seul écosystème, en l’occurrence les milieux humides, elle vise à enrayer leur dégradation ou disparition, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative. Par ailleurs, la convention Ramsar sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale.

Reconnaissance internationale de la qualité des milieux humides, le label Ramsar est aussi un outil d’animation et de gestion coordonnée des actions en faveur de la préservation de ces zones humides.

  • 2.414 sites sont labélisés Ramsar dans le Monde et 50 en France.

Cette reconnaissance intervient à l’occasion des Journées mondiales des zones humides du 2 février et des 50 ans la convention internationale Ramsar, pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Fabien Sudry préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte-d’Or, s'est réjoui de cette reconnaissance "qui valorise le potentiel naturel exceptionnel de la région".

Sur 50 sites labellisés Ramsar en France, il en existait un seul en Bourgogne Franche-Comté  : le Bassin du Drugeon depuis 2003. Situé dans le Doubs, il s’étend sur 12 communes (5 978 ha) entre Pontarlier et Frasne.

Les vallées jurassiennes, parsemées de lacs, petits cours d’eau et tourbières complètent les monts boisés dans la reconnaissance locale et constituent en tant que tel un patrimoine paysager remarquable. Certaines zones bénéficient par ailleurs d’une inscription ou d’un classement au titre du patrimoine paysager.

Le Parc naturel régional du Haut-Jura et l’EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue sont engagés, avec plusieurs partenaires régionaux (conservatoire d’Espaces naturels de Franche-Comté – coordinateur ; Association de gestion de la Réserve naturelle du lac de Remoray ; DREAL Bourgogne Franche-Comté et Syndicat Mixte du Dessoubre), dans le programme Life « tourbières du Jura » depuis 7 ans.

Ce programme a permis de restaurer près de 60 tourbières en Franche-Comté entre 2014 et 2021. Les actions menées ont abouti à une réelle prise de conscience des élus face aux enjeux liés à la conservation de la biodiversité, les impacts potentiels du changement climatique et la préservation de la ressource en eau.

Suite au séminaire national Ramsar organisé en 2017 à Labergement-Sainte-Marie (Doubs), plusieurs communes ont souhaité valoriser leur patrimoine naturel au travers de cette reconnaissance internationale.

40 nouvelles communes ont affirmé leur volonté de rejoindre le site Ramsar, en plus des 12 de l’ancien site du Drugeon

Les services de l’État ont accompagné le projet d’extension de la labellisation Ramsar du site du bassin du Drugeon. Ce site fait partie de la liste des 2400 sites aujourd’hui reconnus dans le monde et des 50 sites à recevoir cette reconnaissance sur le territoire français.

Ce sont aujourd’hui plus de 12.000 hectares que cette labellisation consacre au plan mondial pour sa biodiversité exceptionnelle et ses paysages remarquables, son importance dans la préservation de la ressource en eau, et sa place dans la stratégie d’adaptation au changement climatique, à travers la préservation des capacités importantes de stockage de carbone des tourbières.

Conservation des milieux fragiles et menacés

Les milieux humides en général jouent un rôle de tampon hydrologique lors d’évènements extrêmes (sécheresses, crues), de plus ou moins grande efficacité selon la nature des zones humides. La préservation de grandes surfaces de zones humides préservées constitue des zones de réserve pour l’étalement des crues

Le nouveau site Ramsar représente le plus grand ensemble français de complexes de bas- marais alcalins et de haut marais de montagne. Le maintien d’un réseau dense et connecté de milieux humides, tourbeux ou non, et aquatiques est la seule garantie de maintien de ces espèces.

Par ailleurs, le site abrite des espèces rares, que l’on ne trouve en France que dans le site Ramsar : une plante, la Saxifrage œil-de-bouc (Saxifraga hirculus) ; un oiseau, l’Aigle pomarin (Clanga pomarina) ou encore un escargot, le Vertigo édenté (Vertigo genesii).

Un stock de carbone à conserver

Les tourbières constituent un stock de carbone dont il faut éviter le relargage dans l’atmosphère. Le site, en l’état actuel de nos connaissances encore incomplètes, représente 1896 ha de zones tourbeuses. Aussi, évalué sur une moyenne de 2 m de profondeur, cela représente un stock de carbone de 2 660 000 t. de carbone. Maintenir l’équilibre écologique des tourbières, c’est conserver ce stock dans le sol et éviter qu’il ne soit relargué dans l’atmosphère sous forme de gaz à effets de serre.

De manière exhaustive, les zones suivantes sont intégrées dans le périmètre du site :

  • Les zones humides du bassin du Drugeon (25)
  • Les tourbières de Malpas (25)
  • La tourbière de La Cluse-et-Mijoux (25)
  • Les tourbières et zones humides du bassin du lac de Remoray (25)
  • Les tourbières du Haut-Doubs (Mouthe et les Combes derniers 25)
  • Les tourbières de Chapelle-des-bois/Bellefontaine (25-39)
  • Les tourbières du complexe des 7 lacs (39)
  • Les tourbières des Foncines (39)
  • Les tourbières du Grandvaux et Combe du Nanchez (39)
  • Les tourbières des Prés de Valfin, du Loutre et environs (39)
  • Les tourbières de la vallée de l’Orbe (39)
  • Les tourbières de la Combe du lac (39)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Nature

Jusqu’au 30 juin, obligation de tenir son chien en laisse en forêt

La mesure n’est pas nouvelle puisque chaque année, les propriétaires de chien ont pour obligation de ne pas détacher leurs animaux en dehors des allées forestières. Cette année, la mesure est effective depuis le 15 avril et jusqu’au 30 juin 2025. L’objectif est ainsi de préserver la faune sauvage lors de cette période marquée par le début de la mise-bas des mammifères et la nidification des oiseaux.

Journée nationale de la résilience 2025 : la préfecture de la Haute-Saône lance son appel à projets

À l'occasion de la journée nationale de la résilience prévue le 13 octobre 2025, la préfecture de la Haute-Saône appelle les citoyens, les organisations et les entreprises à se mobiliser. L'objectif : sensibiliser le grand public aux risques naturels et technologiques présents dans l'environnement via des actions d'information et de prévention.

Haute-Saône : la préfecture interdit les lâchers de lanternes volantes et de ballons

Dans un souci de préservation de l’environnement, de protection de la faune et de sécurité aérienne, Romain Royet, préfet de la Haute-Saône, annonce, dans un communiqué du 14 avril 2025, l’interdiction des lâchers de lanternes (dites "lanternes célestes ou thaïlandaises") ainsi que des ballons à usage récréatif ou de loisir.

Le département du Doubs passe en vigilance sécheresse

Malgré des cumuls de pluie conformes aux normales de saison et le retour de la pluie prévue pour la semaine prochaine, le préfet du Doubs Rémi Bastille vient de passer le département du Doubs en vigilance sécheresse ce jeudi 10 avril 2025 et appelle la population à se montrer économe et notamment à récupérer l’eau de pluie pour ceux qui le peuvent. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.77
nuageux
le 24/04 à 06h00
Vent
3.33 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
93 %