Dans l'ensemble, ils sont plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées, ou un niveau d'études de la mère faible, selon cette enquête qui s'inscrit dans le cadre de l'étude Elfe, portée par l'Ined (Institut national d'études démographiques) et l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Première étude longitudinale française d'envergure nationale consacrée au suivi des enfants de la naissance à l'âge adulte, elle a intégré plus de 18.000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans. Principaux résultats : le temps d'écran quotidien était en moyenne de 56 minutes à 2 ans, 1h20 à 3 ans et demi et 1h34 à 5 ans et demi.
Pas d'écran avant 2 ans
Soit des durées supérieures aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter le temps à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans.
Autre enseignement de l'étude : les enfants dont la mère est née au Maghreb, en Turquie ou en Afrique subsaharienne passent en moyenne 30 à 50 minutes (selon l'âge) de plus devant des écrans que ceux dont la mère est née en France.
Joue aussi le niveau d'étude de la mère : les enfants dont la mère a un niveau collège passent 45 min (à 2 ans) et 1h15 (à 5 ans et demi) de plus devant des écrans que les enfants dont la mère a un niveau d’études supérieur ou égal à bac +5.
Le sexe a moins d'impact : aucune différence n’était observée à 2 ans entre garçons et filles, mais une petite différence émerge ensuite (10 minutes de plus chez les garçons à 5 ans et demi).
Les limites de l'étude
Les auteurs reconnaissent quelques limites à leur étude, notamment le fait que les mesures de temps d'écran sont des données déclaratives.
"Il est difficile de présager de l'évolution récente des usages chez les enfants de moins de 6 ans", écrivent-ils. "Les écrans portatifs comme le smartphone et la tablette s'étant fortement développés durant la décennie 2010, on pourrait s'attendre à une augmentation du temps d’écran, mais ce serait ignorer que les messages de prévention à l'intention des jeunes enfants se sont eux aussi multipliés sur cette période."
(AFP)