Les Suisses acceptent de simplifier la naturalisation des petits-enfants d’immigrés

Avec plus de 60,4 %des voix, la Suisse a voté ce dimanche 12 février 2017 la simplification de la naturalisation des petits-enfants d’immigrés. La droite populiste reconnaît sa défaite.

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Par votation, les Suisses ont approuvé cette simplification de la procédure de naturalisation des petits-enfants d'immigrés, malgré une campagne marquée par les propos antimusulmans de la droite populiste. La majorité des votants et des cantons suisses ont accepté la proposition du gouvernement, selon la télévision suisse publique RTS et l'agence de presse publique ATS.

Plus de 60,4% des Suisses ont soutenu la proposition du gouvernement. Pour être accepté, cet arrêté fédéral devait aussi recueillir la majorité des 26 cantons composant la Suisse. Seuls sept cantons alémaniques ont dit "non".Presque tous les partis avaient apporté leur soutien au gouvernement. Seule l'Union démocratique du centre (UDC, parti disposant du plus grand nombre de députés à la Chambre basse) avait brandi le spectre de l'immigration musulmane, à coups d'affiches provocatrices.

Le député de l'Union démocratique du centre (UDC, parti disposant du plus grand nombre de députés à la Chambre basse), Jean-Luc Addor, également coprésident du comité contre la naturalisation facilitée, a reconnu sa défaite sur le plateau de la RTS. "On était seul contre tous. La problématique de l'islam, j'ai bien peur qu'elle nous rattrape d'ici quelques années", a-t-il déclaré. Ce comité avait collé devant les gares et les endroits fréquentés des villes une affiche montrant une femme vêtue du niqab (voile intégral qui ne laisse voir que les yeux) avec ce slogan: "Naturalisations incontrôlées? NON".

Pour beaucoup, cette campagne d'affichage était hors sujet. Dimanche, la députée des Verts, Lisa Mazzone, a estimé que cette campagne d'affichage était "complètement dans le délire". Le projet du gouvernement vise seulement à accélérer la procédure d'attribution de la nationalité suisse aux petits-enfants d'immigrés. Il exclut toute acquisition automatique de la nationalité.

Pendant la campagne, l'UDC avait fait valoir que, dans 30 ans, la majorité des petits-enfants d'immigrés ne seront plus des Italiens ou des Espagnols mais seront issus de familles musulmanes, ce qui pose, à leurs yeux, un problème d'intégration.

74% de "oui" à Genève

En 2004, les Suisses avaient refusé la naturalisation automatique à la naissance pour la troisième génération et la naturalisation facilitée pour la deuxième génération. Les derniers sondages publiés début février avaient indiqué que le "oui" l'emporterait cette fois. Dans le détail, les Neuchâtelois ont été les plus convaincus avec 75,1% de "oui" devant les Genevois (74%) et les Vaudois (72,8%). Suivent les Jurassiens (72,8%), les Fribourgeois (65,7%), les Zurichois (63,2%) et les Bernois (61,9%). Encore opposé à des facilités aux descendants d'immigrés en 2004, le Valais a rejoint le reste de la Suisse romande avec 60,9% de soutien.

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(Avec AFP)

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