- D'après le maire divers droite de Morez, Laurent Petit, LOGO est "la dernière entreprise morézienne qui compte plus de 50 emplois dans l'industrie de la lunette". "La lunetterie a subi une véritable hémorragie, passant de 4.500 emplois dans le secteur de Morez dans les années 1980, à seulement 1.500 actuellement", déplore l'édile.
Les produits LVMH représentent 97% des 40 millions d'euros de chiffre d'affaires de la société LOGO, qui assure depuis une vingtaine d'années la fabrication exclusive et la commercialisation mondiale des montures de lunettes haut de gamme FRED et TAG Heuer, deux filiales du leader mondial du luxe, a indiqué Renaud Semerdjian, avocat de la société LOGO. Mais en décembre 2015, le groupe français LVMH "a décidé, brutalement, de retirer sa licence à LOGO et nous venons d'apprendre, le 14 septembre, que LVMH lèvera l'obligation de produire français qu'il imposait jusqu'ici à ses constructeurs", a-t-il déclaré.
La société jurassienne, dont le siège administratif est situé dans la région lyonnaise, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 12 mai dernier. Elle a jusqu'au 4 octobre prochain pour trouver un repreneur.
Mais "en levant l'obligation de produire Made in France dans le contrat qu'il va signer avec un nouveau constructeur, plus aucun repreneur n'a intérêt à racheter LOGO", dénonce Me Semerdjian. "Cette décision, prise par des filiales d'un groupe français, numéro 1 mondial du luxe et se présentant comme le défenseur du savoir-faire français, condamne, de façon certaine, la société LOGO et ses 220 emplois basés dans le Haut-Jura français ainsi que ceux des 230 salariés des filiales du Groupe LOGO à l'étranger, en Italie et aux États-Unis", regrette-t-il.
Réaction de Tag Heuer
"TAG Heuer est le dernier client significatif de la société Logo après le départ des autres principales marques en raison de la gestion défaillante de la direction actuelle de la société et de son actionnaire", a réagit mardi la marque de LVMH dans un communiqué. "Depuis 2012, TAG Heuer a maintes fois alerté la société LOGO de ces graves problèmes et, dès 2014, lui a signalé que ces conditions anormales d'exploitation et de gestion ne permettraient pas le renouvellement de la licence à son terme", s'est-elle défendue, précisant que la licence courait jusqu'à fin 2017.
"Nous ne pouvons accepter cette décision qui condamne définitivement une des dernières sociétés françaises de fabrication de lunettes en France. Nous sommes déterminés à continuer notre combat pour sauver l'emploi et le Made in France", a affirmé le président de LOGO, Richard Vives.