Les priorités de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon

À la veille des échéances électorales de 2017, maCommune.info a demandé à l’ensemble des parlementaires, sénateurs et député(e)s de Franche-Comté ainsi qu’aux quatre présidents de départements et au président du Grand Besançon quelles étaient leurs trois priorités actuelles aux niveaux local, régional et national. Le maire de Besançon et président du Grand Besançon nous a répondu…

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Dans le contexte politique de 2017, retour sur les priorités locales, régionales et nationales selon Jean-Louis Fousseret

Priorité(s) locale(s) : agir en proximité au quotidien et développer notre attractivité pour demain

A l’heure où nos concitoyens expriment leur incrédulité face « aux politiques », les élus de terrain, et les maires en particulier, ont un rôle et une responsabilité essentiels à tenir pour redonner de la confiance en l’action politique, fondée sur le sens de l’intérêt général. Je revendique ce terme pourtant ringardisé par certains qui le croient, à tort, désuet ! Nous sommes, élus locaux, la pierre angulaire du sursaut démocratique espéré. Aussi, en parallèle de la confiance qui nous est encore accordée par nos concitoyens, notre tâche est immense et nous ne devons pas décevoir.  C’est la raison pour laquelle je crois en une double priorité au niveau local.

La première consiste à maintenir notre action de proximité avec un haut niveau de service au public, non seulement par nos quatre priorités municipales (l’éducation, la solidarité, la tranquillité publique, le développement de nos quartiers) mais plus globalement par l’ensemble de nos politiques publiques. Je pense notamment au soutien aux clubs sportifs et aux associations qui sont le ciment de la cohésion municipale, à l’ouverture de la culture pour tous (« Le Musée s’invite à Planoise » en est une belle illustration) ou encore au travail de contact et de terrain mené au quotidien par nos équipes comme la voirie, la police municipale, l’accueil en mairie comme dans nos écoles et nos crèches…. je porte l’ambition d’une ville l’attention aux autres est une priorité quotidienne.

La seconde, plus prospective cette fois, vise à construire demain, préparer l’avenir de notre territoire ! En cela, je porte l’ambition de notre développement, avec 3 axes stratégiques.  

Economique, d’abord. En atteste le succès de Témis et des microtechniques, de Témis Santé avec l’émergence d’un écosystème unique en France et reconnu par le Label French Tech ou encore nos projets de développement comme aux Marnières, ou encore nos projets  de grands équipements à rayonnement régional comme un centre aqua-ludique sur le territoire dans l’agglomération ou la future Cité des Savoirs et de l’Innovation à Saint-Jacques qui sera unique en France.

Urbanistique ensuite, avec les nombreux nouveaux projets qui dessineront notre ville pour les 20 prochaines années pour la rendre encore plus attractive (Saint-Jacques, Vaites, Viotte, Vauban, Planches-Relançon…) et qui seront reliés par des transports modernes et performants (tramway, transport en commun en site propre reliant le Centre-ville-la Gare Viotte-le Pôle universitaire de la Bouloie et la zone économique de Temis, en passant par les équipements sportifs comme le Stade Léo Lagrange, la Piscine Mallarmé et le Palais des Sports…).

Politique enfin. Je porte en effet l’ambition de bâtir une communauté urbaine à l’horizon 2019 ce qui nous donnera plus de visibilité et nous permettra de renforcer notre puissance collective au sein d’un grand bassin de vie bientôt fort de 70 communes et de près de 200 000 habitants. Je veux aussi que notre territoire joue la carte de l’ouverture en créant des partenariats solides avec d’autres territoires. Ensemble nous serons plus forts ! C’est déjà  le cas avec le pôle centre Franche-Comté que je préside (Besançon, Dole, Pontarlier, Vesoul, Lons-Le-Saunier). Ce sera bientôt le cas avec plusieurs villes suisses. J’espère que cela pourra être le cas avec Dijon ou encore Montbéliard et Belfort afin de créer de vraies synergies positives pour notre Région.

Priorité régionale : tisser impérativement des partenariats entre les territoires

Il faut avant tout partir d’un constat : la Bourgogne Franche-Comté reste malgré tout une région de petite taille avec un peu moins de 3 millions d’habitants.

Notre avenir se jouera donc dans notre capacité à développer une stratégie originale fondée sur la mise en réseau des territoires. Voilà le véritable défi régional à relever, notamment en termes de développement économique et de formation ! Pour y parvenir, une seule priorité doit constituer le dénominateur commun de notre action : créer, au travers de partenariats, une dynamique collective car, ensemble, nous gagnerons, et isolés les uns des autres, nous nous affaiblirons tous. C’est le sens de la vision décentralisatrice et multipolaire que je porte depuis des mois.

La priorité est donc claire pour nous tous, Francs-Comtois et Bourguignons : avoir conscience d’une communauté de destin pour partager une même vision de l’aménagement de notre territoire. Il doit être équilibré et connecté pour être mieux préparer les défis de cohésion et de solidarité territoriales que devront relever, ensemble, les mondes urbaines et ruraux pour les 20 prochaines années.

Pour créer les conditions de cette réussite, il faut resserrer nos liens, créer des synergies en ayant conscience que la concurrence se situe au Nord et au Sud de notre région, avec les métropoles de taille mondiale et européenne que sont l’Ile-de-France, Strasbourg et Lyon. Penser exister et peser seul constituerait un manque de réalisme, de recul et de lucidité sur notre propre capacité. Les territoires régionaux seront plus forts ensemble. A ce titre, l’intérêt des pôles métropolitains, éléments essentiels de structuration et de cohérence de notre action, apparaît ici comme une évidence ! 

Priorité nationale : redonner confiance aux Français

Le délitement de la société française nous saute au visage de manière brutale depuis les attentats de l’an dernier. Les signaux d’une France à plusieurs vitesses existent pourtant depuis de nombreuses années. Le manque d’efficacité de l’action publique porte une grande responsabilité et explique en partie que de jeunes français puissent à ce point idéaliser une organisation terroriste et la haine de l’autre. Pourquoi certains de nos compatriotes se tournent vers un extrémisme mortifère alors que la République est leur berceau et la France leur pays ?

Dans le contexte actuel, les mesures de sécurité s’imposent. Elles sont diverses, allant des moyens humains et matériels à redonner aux forces de sécurité et à la Justice jusqu’aux mesures spécifiques mises en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence. Sur ce registre, la dérive du tout sécuritaire tient la corde, occultant ainsi un autre élément pourtant essentiel à porter au débat, à savoir « combattre et soigner les causes réelles du mal ».

Elles sont bien évidemment multiples. Le sujet est trop complexe pour être abordé ici de manière exhaustive. Pour autant, je crois que nous devons aussi mettre en place un véritable plan d’action pour l’accompagnement éducatif, en renforçant l’école et en soutenant l’action des enseignants, en responsabilisant les parents, en rappelant que notre société offre des droits mais impose aussi des devoirs et des règles collectives intangibles. Il faut revenir à l’exigence pour redonner du sens à nos valeurs républicaines.

La priorité nationale se fonde sur le regain de confiance. La confiance en l’autre, en l’avenir, en son pays. Il s’agit donc de se donner les vrais moyens de renforcer la chaine éducative en accompagnant très tôt les décrocheurs et en les formant à des métiers de l’artisanat notamment qui offrent des milliers d’emplois non pourvus. Les filières techniques doivent être mieux valorisées ! Il faut aussi redonner de la confiance dans les entreprises et vis-à-vis des chefs d’entreprises qui savent créer des emplois et de la croissance pour notre pays.

Faisons leur confiance pour exprimer le génie français, à l’instar aussi des chercheurs et des jeunes créatifs dans nos start-ups et dans nos quartiers. Enfin, il faut renouer avec l’idéal collectif et l’accompagnement. A cet égard, je suis donc favorable au service civique obligatoire par exemple. 

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