L’ouvrage d’Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, a été rédigé avec le journaliste et producteur de télévision Thomas Chagnaud, qui doit être publié ce jeudi. Il s’intitulera Alexia, notre fille. L’éditeur promet « un incroyable scénario qui nous est raconté de l’intérieur, au plus près du tueur, par l’ensemble de celles et ceux qui l’entouraient lors de ces longues soirées de mensonge, de douleur et de manipulation ».
"Nous savons que Jonathann a tué notre fille, mais nous ne savons toujours pas pourquoi, et nous ne le saurons certainement jamais", déplore Isabelle Fouillot dans "Alexia, notre fille" (éditions Robert Laffont),
"Nous devons vivre sans vérité. C’est insupportable", témoigne la mère de la jeune femme, morte à 29 ans. Les parents d’Alexia reviennent longuement sur le parcours de leur fille, depuis sa rencontre avec Jonathann Daval, alors qu’elle était âgée de 16 ans, jusqu’à sa mort treize ans plus tard. Ils racontent la relation entretenue avec leur gendre, particulièrement présent dans leur sphère familiale et qu’ils ont "aimé et protégé comme un fils".
Ils se souviennent aussi de leur étonnement sincère lorsque les gendarmes leur ont annoncé l’arrestation de Jonathann Daval : "Vous êtes bien sûrs de ce que vous faites? Vous n’allez pas nous refaire une affaire Grégory ?" les ont-ils alors interrogés. Mais finalement, ils estiment avoir eu affaire à un "manipulateur redoutable" qui s’est joué d’eux "depuis le premier jour", à l’opposé de l’image du "jeune homme fragile et pleurnichant à chaque occasion".
Isabelle et Jean-Pierre Fouillot échafaudent deux hypothèses pour expliquer le crime de Jonathann Daval, qu’ils avaient déjà formulées devant la cour d’assises qui le jugeait. "Soit Alexia avait décidé de le quitter, et parce que c’était insupportable pour lui de la perdre, il l’a tuée". Soit, à l’inverse, "Alexia n’a été pour lui qu’un moyen, celui d’entrer dans notre famille, de s’y faire une place, d’être protégé, de se choisir des parents qui l’aimaient, d’avoir une maison, une voiture, une vie qu’il n’aurait jamais eues sans nous ; et, ayant tout obtenu, il s’est débarrassé d’elle".
"Poignards"
Ils disent surtout leur souffrance d’avoir vu la défense de Jonathann Daval présenter publiquement Alexia comme une femme à la "personnalité écrasante", sujette à des "crises" et des "accès de violences extrêmement importants".
"Ces mots me transpercent comme autant de poignards" Isabelle Fouillot.
Le couple évoque également la "pression des médias", et la ville "envahie de journalistes". "J’avais l’impression de vivre sous le regard de tout le monde, de ne plus avoir le droit de bouger", assure Mme Fouillot, qui décrit la "machine folle de l’information en continue", tout en citant la "belle rencontre" ou la "relation de confiance" tissée avec des journalistes de BFMTV.
Son avocat, Me Randall Schwerdorffer, a également livré son récit et son analyse de l’affaire dans un ouvrage co-écrit avec le journaliste Frédéric Gilbert, paru le 14 octobre aux éditions Hugo Doc
Le corps en partie calciné d'Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé en octobre 2017 dans un bois près de son domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône), deux jours après que son mari Jonathann eut signalé sa disparition.
Après avoir montré le visage d'un veuf éploré pendant trois mois, il avait été confondu par les enquêteurs au terme d'investigations minutieuses. Il a été condamné en novembre 2020 à 25 ans de réclusion.
(Avec AFP)