Les produits électriques et électroniques, les piles, textiles, meubles, cartouches d’encre et les produits d’entretien, d’hygiène et de soins, sont concernés par la nouvelle loi, ainsi que les équipements de conservation et de cuisson des aliments, les produits d’éveil et de loisirs, les livres et les fournitures scolaires.
Des dons de plus en plus nombreux
Pour s’en débarrasser, les entreprises peuvent les donner. Certaines le font d’ailleurs depuis plusieurs années. En 2019 selon l’Ademe, 21 % des invendus étaient écoulés par des dons. "Cette année, il y a déjà eu plus de dons, car les entreprises se sont préparées à la loi", indique à l’Agence France-Presse Romain Canler, directeur général de l’Agence du don en nature, qui reçoit des produits de près de 200 entreprises et les distribue à un réseau de 1 300 associations. L’agence a ainsi reçu environ deux fois plus de produits qu’en 2019, assure-t-il.
Les articles d’hygiène et de bien-être, qui "couvrent la souffrance" comme dit Djomo, une résidente du centre d’hébergement, sont les plus demandés. "Ça coûte cher les bons produits", confirme Blé, arrivée en 2019 sur les conseils du Samu social. Dans le secteur, le don est déjà la solution la plus pratiquée. En 2019, 67 % des invendus dans la catégorie hygiène et soins étaient donnés.
Le groupe suédois Essity, qui détient les marques Nana ou Lotus, assure notamment qu’il distribue déjà "tous les produits d’hygiène concernés par ce texte auprès d’associations partenaires".
Revendre, recycler ou baisser la production
Les entreprises peuvent aussi choisir de réemployer une partie de leurs invendus ou de les recycler. Chez Fnac Darty, Leroy Merlin ou Ikea par exemple, certains sont vendus moins cher dans des espaces dédiés aux produits d’occasion. Fnac Darty en revend aussi certains à des sociétés qui récupèrent les pièces détachées.
"Cela fait plusieurs années qu’on a initié le processus, c’est devenu du bon sens commerçant de travailler comme ça", explique à l’Agence France-Presse Katell Bergot, directrice "seconde vie" du groupe. De manière générale, distributeurs et producteurs se disent d’ailleurs prêts pour la nouvelle loi. Même dans l’habillement, où le taux d’invendus atteignait en 2019 quelque 4,1 % du chiffre d’affaires du secteur, soit 1,7 milliard d’euros, selon l’Ademe.
"Depuis deux ans, les enseignes ont appris à mieux anticiper la demande pour produire exactement le nombre de produits qu’on va vendre", assure Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce qui représente les grands magasins et les enseignes de mode et de chaussures.