"En France, sans nous les internes en médecine, les hôpitaux ne peuvent pas tourner et l'ISNI a lancé un préavis de grève illimitée pour obtenir gain de six grands thèmes de revendications du fait de la dégradation du statut de l'interne en médecine en France et de la situation des hôpitaux qui est désastreuse", explique Nawale Hadouiri, interne en médecine à Besançon et première vice-présidente de l'intersyndicale nationale des internes en médecine (ISNI)
Les revendications
Dans un communiqué, les internes en médecine déplorent "la dégradation de la qualité des soins en France et demandent des mesures d’urgence".
Le Plan de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 annoncé "correspond à une nouvelle restriction budgétaire de l’assurance maladie".
L’article 3, dit « anti-Veil », en particulier, "est un tournant historique, faisant supporter les mesures « gilets jaunes » par le déficit de la Sécurité sociale".
"A l’heure des défis du vieillissement de la population et de l’innovation thérapeutique", les internes demandent "une politique d’investissement dans la santé. L’obligation de moyens d’action des médecins nécessite un financement ambitieux".
Ils rappellent également "notre soutien aux revendications légitimes des autres professionnels de la santé, portées notamment par le Collectif Inter-Urgence, les syndicats de jeunes médecins et de praticiens hospitaliers".
Concernant la défense du système de santé, les internes demandent :
- "La suppression de l’article 3 du PLFSS",
- "Un Objectif national de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) minimum à 4,4%",
- "Une reprise de la dette des hôpitaux par l’État et non par la Sécurité sociale".
Concernant l’amélioration du statut de praticien en formation, ils exigent :
- "Un décompte horaire du temps de travail des internes et un paiement des heures supplémentaires",
- "Une politique d’aide au logement indexée sur les prix de l’immobilier",
- "Une revalorisation des indemnités de gardes",
- "L’investissement de fonds publics pour notre formation",
- "Le maintien des règles concernant l’obtention des licences de remplacement".
Enfin, "nous refusons la procédure mal préparée de « big matching » pour 2020 et demandons que la concertation aboutisse avant de mettre en péril l’avenir professionnel de nos mandants".
Les internes déclarent être "vigilant·es sur les annonces prévues par le gouvernement mercredi 20 novembre" selon un communiqué.
Une forte mobilisation attendue les 10 et 13 décembre à Besançon
A Besançon, l'ISNI attend "100 à 150 manifestants" devant le CHU de Besançon le 10 décembre à 14 heures et "500 personnes, internes et étudiants en médecine" à la manifestation du 13 décembre au centre-ville.