16 % des ménages de Bourgogne-Franche-Comté se chauffent au fioul

Alors que le gouvernement vient d’annoncer qu’à partir de 2022, les Français ne pourraient plus installer chez eux de chaudière à fioul ou charbon, l’Insee Bourgogne Franche-Comté explique que 206.300 ménages se chauffent au fioul, soit 16,1% des ménages de la région. La Bourgogne Franche-Comté se place devant les régions Grand-Est et Bretagne (15 %) bien loin devant l’île-de-France (6%) et la Corse (3%).

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En France, comme dans la région, les foyers se chauffent en premier lieu au gaz de ville, moins cher et plus pratique. "Il est utilisé par plus d’un tiers des ménages. Vient ensuite l’électricité employée à cette fin par 20 % des ménages de la région, puis le bois et le fioul" explique l'Insee dans son étude parue fin juillet.

En moyenne, en France, 11,2 % des ménages se chauffent au fioul domestique.

Le chauffage au fioul concerne davantage les logements anciens et les maisons. Or, le parc de résidences principales est dans la région à la fois ancien, la moitié des résidences principales ont été construites avant 1970 contre 45 % en moyenne dans l’Hexagone.

Proportion de me?nages utilisant le fioul comme principal mode de chauffage © Insee Bourgogne Franche-Comté   ©
Proportion de me?nages utilisant le fioul comme principal mode de chauffage

Par départements

Résidences principales principalement chauffées au fioul

La Haute-Saône a, dans la région, le parc de logements le plus tourné vers les maisons. Le fioul apparaît également particulièrement utilisé dans le Doubs, malgré la moindre présence de maisons et de logements anciens. Il est davantage utilisé sur les plateaux et en montagne. Insee Bourgogne Franche-Comté

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Evolution de la part des re?sidences principales chauffe?es au fioul en Bourgogne-France-Comte?

Le monde du fioul veut sauver ses chaudières de leur mort annoncée

"L'information est partie un peu dans tous les sens: il faut la rectifier parce que les gens paniquent, voire s'énervent", regrette auprès de l'AFP Frederic Plan, délégué général de la FF3C, fédération des vendeurs de fioul.

Selon les vendeurs de fioul, l'emballement autour des annonces a abouti à caricaturer les intentions du gouvernement, qui ne prévoit en fait pas d'interdiction radicale des chaudières au fioul. Seules "les chaudières de type fioul 100% fossile d'aujourd'hui ne seront plus autorisées en installation neuve" explique M. Plan.

Chaudières à biofioul

En effet, ce n'est pas l'interdiction même des chaudières à fioul ou charbon qui doit être inscrite dans la loi. Ce que le gouvernement compte empêcher explicitement, c'est d'installer des chaudières qui dépassent un certain seuil de consommation d'énergie.

Or, le monde du fioul travaille depuis plusieurs années à une variante plus écologique de ce carburant: un "biofioul", qui intègre environ un tiers de colza, une énergie renouvelable.

Selon le secteur, il sera donc toujours possible d'installer des chaudières à "biofioul" après l'entrée en vigueur des restrictions gouvernementales dans deux ans.

"Les installations de chaudières utilisant un biocombustible, qui répond aux exigences de la limitation des gaz à effet de serre, seront autorisées", souligne M. Plan.

Il ajoute qu'il est aussi possible de transformer en ce sens les actuelles chaudières à fioul en changeant leur brûleur.

Réparations toujours autorisées

Le ministère du Logement confirme qu'il est bien question de fixer des seuils de consommation maximaux d'énergie et non d'interdire les chaudières à fioul en tant que telles."On ne se concentre pas sur l'appareil, ce qui compte pour nous, ce sont les émissions de CO2", a expliqué le ministère, précisant que ces seuils n'étaient pas encore fixés.

Il prévient en tout cas qu'il ne faudra pas pouvoir revenir en arrière. Une éventuelle chaudière à biofioul ne devra pas laisser à son propriétaire la possibilité de l'utiliser avec du fioul classique.

Le ministère insiste toutefois sur l'aspect progressif de cette interdiction, qui doit toucher à terme de très nombreux Français. Plus de quatre millions se chauffent au fioul, selon l'Insee.

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, dont dépend le Logement, a ainsi insisté la semaine dernière sur le fait qu'il serait toujours possible de faire réparer sa chaudière à fioul déjà existante, contrairement à ce qu'avait affirmé l'opposante Marine Le Pen. "Nous ne souhaitons pas interdire les réparations, quelles qu'elles soient", a insisté le ministère du Logement.

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