L’enquête a débuté à Besançon en octobre 2018 avec la plainte d’une entreprise de travaux qui réclamait, en vain, 200.000 euros à Liberty Gym. Une somme impossible à récupérer, en raison de l’insolvabilité de l’entreprise qui loue systématiquement ses locaux et son matériel, évitant ainsi d’éventuelles saisies.
Le responsable de Liberty Gym, un ancien champion de fitness de 49 ans, a été placé en détention provisoire. La co-responsable de cette franchise a été placée sous contrôle judiciaire, a indiqué le procureur de la république de Besançon, Etienne Manteaux.
Ils ont été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée", "abus de biens sociaux", "abus de confiance" et "organisation frauduleuse de l'insolvabilité".
Le binôme, dont "les déclarations à l'administration fiscale sont bien en dessous de leur train de vie", selon M. Manteaux, gérait une dizaine de salles Liberty Gym en direct et une soixantaine de salles en franchises, essentiellement en Bourgogne-Franche-Comté et en région parisienne.
Appel aux créanciers de Liberty Gym à se faire connaitre
"Il y a plusieurs centaines de milliers d'euros de fraude avérés, mais qui pourraient peut-être atteindre plusieurs millions d'euros", a estimé le magistrat lors d'une conférence de presse. Il appelle les éventuels créanciers de Liberty Gym à se faire connaître.
"Nous seront amenés à contester les infractions reprochées", a indiqué l'avocat de la gérante, Me Jérôme Pichoff, qui "demande le respect de la présomption d'innocence".
D'après les enquêteurs, les gérants auraient mis en place un schéma de sociétés leur permettant "d'exfiltrer les marges bénéficiaires" de leurs salles de sport vers deux holdings, basées à Cardiff (Royaume-Uni), et "de se soustraire à l'impôt".
"Le signalement de l'artisan nous a permis d'entrer dans cette galaxie organisée par les gérants et de cartographier la fraude", a expliqué Patrice Bertrand, chef de l'unité Lyon-Dijon du Service d'enquête judiciaire des finances. Ce nouveau service spécialisé a été créé en juillet 2019 pour lutter contre la fraude fiscale.
Le couple sera par ailleurs jugé mercredi pour "escroquerie organisée" dans le cadre d'une affaire antérieure.
(Avec AFP)