"Le problème est de savoir ce qu'est exactement un Celte" , explique Philippe Barral, professeur d'archéologie protohistorique à l'université de Franche-Comté. "C'est une notion assez compliquée", selon le professeur qui précise que les "Celtes" ont été définis comme tels par des auteurs grecs et latins afin de distinguer des populations d'Europe occidentale (au nord des Alpes) qui pour eux étaient des "barbares". Ils les "différenciaient par exemple des Scythes ou encore les Germains".
Selon Philippe Barral, l'identité celtique, à proprement dite, "n'est pas du tout certaine". Ce peuple, décrit par les auteurs grecs, présenterait toutefois des "traits communs" entre les individus au point de vue linguistique et culturel. Ils partageaient donc un certain nombre de cultes et se comprenaient entre eux.
Une disparition progressive des Celtes ?
"Il est possible que les Celtes aient disparu avec la romanisation. Ils seraient alors devenus des Gallo-Romains", précise le professeur.
Concernant les signes linguistiques, la langue "celte" (du moins ce qui s'y apparente) n'est plus parlée au 1er siècle après Jésus Christ sauf dans quelques coins reculés (où l'on retrouvera des traces jusqu'au 4e et 5e siècle apr. J.-C.).
Des "foyers culturels" vont se maintenir dans les Iles britanniques, indique Philippe Barral. "On a donc une culture celte qui s'est maintenue jusqu'au moyen âge (iles britanniques et Irlande), mais il y a 1000 ans avant que les Celtes redeviennent à la mode. On est dans un phénomène de réécriture, de réinvention avec les mouvements druidiques notamment (…)
"Les populations actuelles sont le fruit d'une superposition de couches successives d'origines probablement anciennes, le Celte n'est donc par une race en soi, c'est une notion culturelle, linguistique et géographique", conclut le professeur.
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