Deux jours plus tôt, les enquêteurs étaient restés un long moment au même endroit en compagnie de cet homme soupçonné des meurtres de deux jeunes filles dans le département il y a près de 30 ans. "Au moins nous avons la certitude que Marie-Angèle Domece (l'une des jeunes filles, ndlr) n'est pas enterrée dans ce jardin", a poursuivi la même source, précisant que "les déclarations de Fourniret n'étaient pas claires sur cet endroit".
Entendu à six reprises en février et mars dans le cadre de l'enquête menée par une juge d'instruction parisienne, Michel Fourniret, 76 ans, avait livré des "aveux réitérés" pour deux nouveaux crimes après les avoir niés dans le passé : ceux de Joanna Parrish et de Marie-Angèle Domece. Les fouilles ont mobilisé sur deux jours une vingtaine de gendarmes du groupement de l'Yonne et de l'Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie nationale, qui ont notamment utilisé des techniques de détection radar et une pelle mécanique.
"La difficulté, c'est qu'il donne extrêmement peu d'indications en prétextant de ne pas se souvenir"
Le déplacement du tueur en série dans l'Yonne, mardi et mercredi, à Monéteau, Auxerre ou encore Saint-Cyr-les-Colons, où il a vécu, avait été accompagné par des analystes spécialisés en anthropologie, psychologie ou profilage, de source proche de l'enquête. "Un des objectifs était de mettre Michel Fourniret en situation. La difficulté, c'est qu'il donne extrêmement peu d'indications en prétextant de ne pas se souvenir", a indiqué Didier Seban, l'un des avocats des familles des victimes.
Marie-Angèle Domece, handicapée mentale, a disparu le 8 juillet 1988 dans l'Yonne, à 19 ans. Son corps n'a jamais été retrouvé. Des fouilles réalisées en mars dernier à proximité de Saint-Cyr-les-Colons n'avaient, déjà, rien donné.
Infos +
Le 17 mai 1990, le corps nu de la Britannique Joanna Parrish, alors assistante d'anglais au lycée Jacques-Aymot d'Auxerre, a été retrouvé à Monéteau. La jeune femme de 20 ans avait été violée et battue avant sa mort. La magistrate pourrait clore son instruction à la fin de l'année, ouvrant la voie à un nouveau procès courant 2020, selon les avocats des familles des deux jeunes filles.
Michel Fourniret, condamné en 2008 par la cour d'assises des Ardennes à la perpétuité incompressible pour sept meurtres, avait déjà été mis en examen en 2008 dans ces affaires mais il avait bénéficié d'un non-lieu en 2011, faute de preuves suffisantes. La justice avait ordonné en 2012 la reprise des investigations.
(Source : AFP)