"Sans surprise, dans un contexte de forte inflation sur l’alimentation (+ 6,8 % en 2022) et l’énergie (+ 23,1 %), nos statistiques montrent une nette aggravation de la pauvreté en 2022, et tout porte à croire que cette dégradation se poursuit en 2023, comme en atteste la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations" confirme le Secours Catholique.
Le rapport montre que le niveau de vie médian a baisé de 7,6% en un an. "Il s’établit à 538 euros par mois en 2022 (contre 579 euros en 2021 en euros constants 2022), soit 18 euros par jour pour subvenir à tous ses besoins dont le logement... une mission impossible" résume l'association avant de s’insurger "c’est moins de la moitié du seuil de pauvreté (que nous estimons à 1 211 euros en 2022) !".
Selon l’association, 95 % des personnes rencontrées vivent sous le seuil de pauvreté (à 60 % du revenu médian). Les trois quarts (74 %) vivent même en situation d’extrême pauvreté (sous le seuil de 40 % du revenu médian), contre 65 % en 2017.
Les femmes en première ligne de la pauvreté
Les femmes sont les premières touchées par la pauvreté, surtout les femmes avec enfants et ce tout au long de leur vie. Une situation qui s’explique par l’effet du temps partiel, du non accès à l’emploi et celui des carrières moins souvent complètes qui pénalisent particulièrement les femmes. Et si le fait d’avoir des enfants limite le risque de vivre sans aucune ressource, "il augmente celui d’être en situation d’extrême pauvreté" précise le Secours catholique.
Le rapport fait état de quatre profils différents :
- Les jeunes femmes éloignées de l’emploi (7 % du total) : Elles ont moins de 40 ans et sont plus souvent en couple (44 %) et avec des enfants à charge (77 %).
- Les femmes étrangères exclues du marché du travail (29 %) : Le rapport précise qu’elles sont majoritairement sans droit au travail (74 %). Elles vivent souvent dans des grandes agglomérations (9 sur 10 dans des pôles de plus de 50 000 habitants), sont relativement jeunes (61 % ont moins de 40 ans) et souvent en couple (47 %).
- Les femmes "actives" (38 %) : Il s'agit des femmes dites "d’âge actif" (88 % ont entre 25 et 65 ans) dont près de la moitié sont des mères seules (47 %) et un quart ont connu une séparation récente ou un abandon.
- Les femmes plus âgées isolées (11 %) : Ce sont en grande majorité des femmes de 55 ans et plus, de nationalité française (89 %) et vivant seules. Elles résident le plus souvent dans des communes rurales.
Les jeunes sont également impactés. Le Secours catholique confirme une hausse du nombre de jeunes en situation de grande fragilité (85% des 15 –25 ans vivent dans un ménage sous le seuil d’extrême pauvreté).
Et dans le Doubs ?
Le rapport fait état de 3.900 ménages rencontrés dans le Doubs soit environ 10.000 personnes.
La branche franc-comtoise du Secours catholique compte 290 bénévoles, onze lieux d’accueil et deux groupes d’action collective. En Franche-Comté, les premières demandes auprès du Secours catholique concerne l’écoute à 51% s’en suit les demandes de vêtements qui arrivent avant l’aide alimentaire ou l’énergie. Enfin 56% des bénéficiaires se trouvent sans aucune ressources.