La Conférence des évêques suisses (CES) a précisé que ce Fonds d'indemnisation pour les cas prescrits s'élèvera à 500.000 francs suisses
(462.000 euros), destiné aux victimes qui ne peuvent plus se tourner vers les tribunaux. La CES a présenté cette mesure comme l'ultime étape d'un processus engagé il y a six ans, lorsqu'elle avait reconnu que l'Eglise portait une part de responsabilité sur ces cas d'abus sexuels commis par des prêtres des décennies auparavant et qui avaient éclaté en plein jour.
"La faute comprend plusieurs niveaux: l'acte de l'abus, le silence complice, l'absence d'aide aux victimes"
Les évêques ont annoncé la création de ce Fonds après s'être réunis à Sion, dans le sud de la Suisse, pour une "prière de pénitence" en compagnie d'une délégation de victimes de tels abus. "Une grande faute a été révélée à notre époque dans l'Eglise (...) Cette faute de quelques uns a été possible aussi à cause de certaines structures et de certains modes de comportement et de pensée", a souligné Mgr Charles Morerod, le président de la CES, cité dans un communiqué. "La faute comprend plusieurs niveaux: l'acte de l'abus, le silence complice, l'absence d'aide aux victimes", a poursuivi l'évêque.
Selon la CES, 223 victimes ont informé les autorités ecclésiales de tels abus qui, pour la plupart, se sont produits entre 1950 et 1990. Au moins 49 d'entre elles avaient moins de 12 ans au moment des faits, précisent les statistiques de la CES. La Conférence des évêques suisses a indiqué que le nouveau Fonds serait alimenté par des contributions des diocèses et qu'il appartiendrait à une commission indépendante de décider qui aurait droit à des compensations et de leurs montants.