Pour Daniel Moraut, le phénomène de congestion "n’a jamais une seule explication, il y en a toujours plusieurs" et rappelle que celui-ci existe "depuis que les formes urbaines existent. C’est là tout le problème lorsque l’on concentre des usagers et usages aux mêmes endroits, cela entraîne des conflits d’usage et d’usagers qu’il faut arbitrer et gérer au mieux" a-t-il résumé.
De son côté, si elle ne nie, ni ne minimise le problème des bouchons à Besançon, Anne Vignot a souhaité travailler à partir "de données les plus objectives possibles" pour dresser un état des lieux et "nous permettre de voir dans quelle mesure on peut agir pour essayer de réduire les bouchons et les saturations".
Pas de tendance globale à la hausse
Pour être en mesure d’estimer l’évolution globale du trafic, GBM s’est appuyé sur les comptages du Département du Doubs et de la DIR Est des principaux axes pénétrant de Besançon. Un calcul d’une moyenne de trafic journalier a ainsi été fait sur la période 2012-2019 et a été comparé avec les chiffres les plus récents, ceux de l’année 2023. De cette première analyse, l’ensemble des comptages donne à voir une baisse de 2% du trafic, soit environ 3350 véhicules de moins. Contrairement au ressenti, il n’y aurait donc pas de tendance globale à la hausse mais il ressort une modification des polarités avec des trafics plus importants sur le secteur Ouest notamment sur le secteur des Mercureaux, qu’à l’Est.

Du côté des heures de pointe, pas de changement significatif non plus. Elles restent similaires entre 2017 et 2023 (comptages horaires de GBM sur des axes routiers structurants) avec un pic vers les 8h du matin et un autre en fin de journée entre 17 et 19h. Des cartes dynamiques permettent de voir l’évolution des trafics heure par heure avec des secteurs en rouge et orange traduisant des axes saturés où la vitesse est lente notamment sur les avenues Gaulard, Clémenceau ou encore au niveau de la rue de Vesoul, Dole et la place Leclerc.
GBM a toutefois indiqué que les relevés étant réalisés heure par heure, il manque des données notamment au quart d’heure afin d’être en mesure de pouvoir identifier des "hyperpointes".

Une très faible augmentation des temps de parcours
Calculée à l’aide des données GPS embarquées dans les véhicules de 2019 à 2024 sur les mois de janvier et février, l’analyse des temps de parcours s’est portée sur 17 itinéraires "représentatifs des trajets quotidiens (pénétrantes et rocades)". Les résultats donnent à voir une détérioration générale des temps de parcours de l’ordre d’un pourcent en matinée. Pour résumer, on roule 1min30 de plus pour le même parcours entre 7h et 9h qu’il y a 5 ans.
Dans le détail, les chiffres montrent des disparités locales, notamment sur les Boulevards Blum, Churchill et Kennedy où les temps de parcours ont augmenté de 8% en moyenne (+1 min 30), principalement sur la section Est. Une analyse du temps de parcours entre Morre et le parking Beaux-Arts les mardi et jeudi (hors vacances scolaires et jours fériés) sur le créneau 8h-9h met cette fois en évidence un gain de temps de 5% (-1 minute), cela malgré une grande disparité des temps de parcours entre la côte de Morre et l’Avenue Gaulard.
Reste l’un des points noirs de Besançon, la place Leclerc qui, avec ses 50.000 véhicules par jour (contre 80.000 avec l’ancienne configuration), accuse une dégradation des conditions de circulation où en moyenne les temps de parcours ont augmenté de 30% le matin et de 50% le soir.

Une situation qui, depuis janvier 2025, se serait toutefois améliorée, d’après Daniel Mourot en partie grâce à la fin des travaux dans les rues annexes et des mesures mises en oeuvre. Plus d’infos dans notre vidéo.
Stationnement : là aussi peu de changement
Pas d’évolution majeure non plus du côté des parkings payants où les valeurs sont au même niveau que celles de 2018. En revanche, la fréquentation des parkings relais enregistre une belle croissance avec un niveau de fréquentation largement au-dessus de 2019 (+25% de fréquentation globale).
Une hausse des mobilités alternatives à la voiture individuelle
Anne Vignot a rappelé l’importance de "permettre aux personnes qui viennent dans nos territoires de faire en sorte qu’ils puissent bénéficier du maximum d’options pour se déplacer dans les meilleurs conditions et que ça correspondent à leur habitudes de vie".
Une politique qui a permis à la Ville de dépasser son niveau de fréquentation d’avant covid dans les transports en commun (+5% par rapport à 2019, soit 1 million de voyages en plus). Même boom du côté du vélo où les déplacements via le service VéloCité enregistrent une hausse de 32% entre 2019 et 2024.

Souvent pointé du doigt, le vélo répond néanmoins "à une demande" a insisté la maire avançant : "nous serions la seule ville en France à ne pas développer l’offre cyclable". Quant aux pistes cyclables, elles répondent principalement à des "besoins de déplacements maison - travail" pour les usagers préférant opter pour un autre type de déplacement que la voiture. Plus d'infos dans notre vidéo.