Le collectif affirme parler au nom de plus de 500.000 commerçants de proximité et un million de salariés, demande à Bercy une "équité de traitement entre toutes les formes de commerce", dans une tribune intitulée "le match truqué d'Amazon" publiée dans le JDD de dimanche.
"En captant un maximum de clientèle et de pouvoir d'achat avant que les consommateurs ne soient autorisés à profiter des soldes chez leurs commerçants, Amazon brise ce moment attendu par les commerces physiques pour écouler leurs stocks accumulés durant le confinement et refaire leur trésorerie", indique le texte.
"L’entreprise américaine, dans un cynisme économique absolu, cherche une nouvelle fois à tirer profit de la situation difficile de reprise d’activité des commerces physiques". (Collectif Sauvons nos commerçants)
Alors qu'Amazon organise ordinairement un événement promotionnel la troisième semaine de juillet, le collectif se demande si le géant américain de la vente en ligne, "ayant engendré 44 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Europe en 2020 et n'ayant payé aucun centime d'impôt sur les sociétés en France", veut ainsi "se soustraire à la nouvelle réglementation européenne sur la TVA qui entrera en vigueur au 1er juillet".
À compter du 1er juillet 2021, s'appliquera une réforme de la TVA sur le commerce en ligne, adoptée en 2017 par le Conseil de l'Union européenne. Toutes les entreprises hors UE et dans l'UE vendant des services et des marchandises en ligne à des particuliers européens (sites-web, market-places, réseaux sociaux..) sont concernées par la réforme.
"La puissance financière d'Amazon lui permet désormais de transgresser les règles établies et les équilibres économiques à son seul avantage" indique le texte qui qualifie l'avancée des dates promotionnelles d'Amazon de "déclaration de guerre économique" à laquelle le gouvernement "doit mettre fin sans délai".
Jugeant "urgent" de "rétablir en France une équité de traitement entre toutes les formes de commerce", la tribune pointe notamment "l'assujettissement des entrepôts e-commerce à l'autorisation d'exploitation commerciale qui sera défendue la semaine prochaine au Sénat dans le cadre du projet de loi climat".