L’entreprise bisontine CLHYNN sur le point de réconcilier hydrogène et mobilité verte

La start-up bisontine CLHYNN basée à Temis a développé une pile à hydrogène vert qui lui a récemment valu d’être récompensée du Green Energy Prize, un prix prestigieux récompensant les efforts en matière d’énergie verte et remis des mains de l’ambassadeur de France en Norvège en août 2024. En pleine expansion, l’entreprise espère désormais débuter la commercialisation de son produit visant à décarbonater les transports dès 2025. 

Une partie de l'équipe de la société CLHYNN. ©

Deux ans seulement après sa création (2022), la société CLHYNN ambitionne de révolutionner les transports grâce à son innovation visant à rendre plus durable la transition énergétique et la mobilité. Plutôt que les batteries électriques ou les piles à hydrogène déjà existantes, l’entreprise bisontine fait le choix de partir sur une troisième voie et développe ainsi sa propre pile à combustible capable de produire son propre hydrogène. Une "solution 2 en 1" dont le président de CLHYNN, Patrick Corso, nous explique les avantages dans notre vidéo. 

Par son procédé, la société a peut-être trouvé le moyen de développer à grande échelle une filière hydrogène compatible avec la transition énergétique. Contrairement aux autres piles à hydrogène, CLHYNN a fait le choix de développer une membrane en nickel, un matériau très commun notamment en France et 1.000 fois moins cher que le platine. Sa composition étant dépourvue de dérivés fluorés, ces composés chimiques qui, dégradés en nanoparticules, polluent les rivières, cela en fait également une technologie plus verte. Une fois vide, la source d’énergie est facilement remplaçable et sans risque car dépourvue de pression. Devenue de la poudre, elle peut être valorisée en servant d’engrais. 

Prochainement en mesure d'équiper des voitures

Autre innovation de taille : l’hydrogène vert utilisé par la pile est auto-produit chimiquement par l’eau dégagée par la pile, ce qui revient moins cher et permet d’accroître l’autonomie. Son utilisation ne nécessite également pas de recourir à des infrastructures de recharge via une pompe qui délivre de l’hydrogène, gaz inflammable et explosif. La cartouche contenant "la source" d’alimentation pouvant être remplacée facilement. Enfin, le dispositif a été pensé pour s’adapter aux types de mobilités déjà existantes. 

La solution CLHYNN s’adapte à de multiples usages et donc à différentes puissances, les piles étant connectables entre elles et leurs puissances respectives cumulables. Si les premières piles conçues sont suffisamment puissantes pour alimenter de la petite mobilité comme des vélo électriques et des petits bateaux, les prochaines devraient monter en puissance, pour être en mesure d’équiper des voitures d’ici trois ans.

Une usine de 5.000 m2 d'ici 2026

Créée en mars 2022 par Jean-Patrick Corso aux côtés de Bernard Gauthier-Manuel, professeur et directeur de recherche d’un labo du CNRS à Besançon, la société compte aujourd’hui 18 personne et ne cesse de se développer. 

Ambitionnant d’être sur le marché le plus tôt possible, elle possède un laboratoire au Temis Center de Besançon et a récemment ouvert un atelier et un laboratoire de chimie à L’Isle-sur-le-Doubs. CHLYNN envisage également de construire sa première usine d’ici 2026. D’une surface totale de 5.000 m elle permettra de répondre au besoin imminent d’industrialisation.

L’entreprise a déjà tapé dans l’oeil de grands groupes comme Total Energy qui lui a récemment apporté son soutien lors d’un dispositif d’accompagnement de développement à l’international lui permettant notamment d’obtenir le Green Energy Prize.

© Élodie R.
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