L'enseigne de chaussures André, première entreprise victime du coronavirus

Publié le 02/04/2020 - 10:13
Mis à jour le 02/04/2020 - 10:13

L’enseigne de chaussures André, plus que centenaire, est la première entreprise française victime du coronavirus: elle a été placée en redressement judiciaire après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d’euros en quinze jours.

André Besançon © Google Street View ©
André Besançon © Google Street View ©

Achetée il y a dix-huit mois par le site de vente en ligne Spartoo, l'enseigne, qui a dégagé en 2019 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros mais essuyé 10 millions de pertes, compte quelque 600 salariés dont l'emploi est désormais menacé. André a déposé son bilan le 23 mars et la décision de placement en redressement judiciaire a été validée mardi par le tribunal de commerce de Grenoble, où se trouve le siège de Spartoo, a affirmé mercredi le PDG du groupe Boris Saragaglia.

"Nous perdons 250.000 euros par jour de chiffre d'affaires" depuis la décision gouvernementale de fermer les commerces "non essentiels", a expliqué M. Saragaglia.

Depuis le rachat de l'enseigne par Spartoo, "on a subi les +gilets jaunes+", avec un trafic en baisse de 20 à 25%, "puis, en pleine période de soldes en janvier, les grèves liées à la réforme des retraites", et maintenant la pandémie de Covid-19, a souligné le PDG.

Secteur en mutation 

L'entreprise a "anticipé" les problèmes liés au coronavirus dès la fin février en s'engageant dans une procédure de conciliation "pour essayer de trouver un peu d'air", a-t-il ajouté, "malheureusement la fermeture nette et franche [des points de vente] a précipité" la chute d'André, créé en 1896.

Mercredi soir, une autre enseigne du secteur du textile, Orchestra-Prémaman, a annoncé qu'elle envisageait de se placer elle aussi en redressement judiciaire en raison des "conséquences financières de la crise sanitaire mondiale sans précédent liée au virus Covid-19, qui impacte significativement son activité sur les territoires où elle opère".

En janvier 2018, quand la vente d'André avait été annoncée, Spartoo, fondé en 2006, s'était engagé à reprendre tous les magasins, sauf un à Paris, ainsi que l'ensemble du personnel, et à maintenir l'enseigne dont les boutiques devaient servir de point de +click and collect+ pour les clients du site de vente en ligne.

Son objectif était d'exploiter "pleinement le potentiel d'André pour créer le seul groupe de distribution de taille significative avec un chiffre d'affaires réparti à égalité entre son réseau de magasins physiques et son activité internet".

Ce que Spartoo a fait, a expliqué mercredi Boris Saragaglia, vantant le "modèle industriel unique en Europe" de son entreprise, dont le grand rival est le groupe allemand Sarenza.

Las, la distribution a dû faire face à de multiples crises depuis plusieurs mois: outre les différents mouvements sociaux, le secteur a subi une baisse drastique de la consommation de vêtements et de chaussures neufs, une tendance nette des consommateurs à se tourner vers le marché de l'occasion ainsi que la mode des baskets ou "sneakers".

Un "plan B" 

Depuis juillet 2018, Boris Saragaglia a expliqué avoir "investi 13 millions d'euros dans André, baissé les prix, travaillé la gamme en remettant le style et la qualité au cœur des priorités, et rénové des magasins". Mais en vain.

"On était pourtant revenu en positif" début 2020: alors, "j'ai essayé de sauver André" la semaine dernière "et je suis allé voir la BPI" (Banque publique d'investissements) pour lui demander un prêt de 12 millions d'euros, a raconté M. Saragaglia, mais "elle a refusé" de soutenir l'enseigne, "sans donner d'argument", a-t-il assuré.

"Au bout d'un moment, il faut assumer (les décisions d'Etat, ndlr), les entreprises ne peuvent pas s'en sortir", a-t-il confié, estimant que cette décision n'était "pas juste" et dénonçant également des relations "déséquilibrées" avec les bailleurs dont les loyers progressent de manière disproportionnée face à la baisse d'activité des enseignes.

Avant de conclure: "c'est le pire des cauchemars mais je veux me battre, faire le maximum pour sauver les emplois, trouver un plan B" et éviter la liquidation.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Economie

Une pizzeria fermée pour “graves manquements aux règles d’hygiène” à Lure

Mardi 14 janvier 2025 la préfecture de Haute-Saône a pris la décision de fermer l’établissement de restauration rapide "Le kiosque à pizza" située ZAC de la Saline à Lure après avoir constaté de graves manquements aux règles d’hygiène et à l’entretien général des locaux lors d’un contrôle sanitaire. 

Tickets-restaurant pour les courses alimentaires : le dispositif prolongé pour deux ans

Des pâtes, du beurre, de la farine achetés en "tickets-resto" au supermarché : cette possibilité, accordée à titre dérogatoire depuis le Covid pour soutenir le pouvoir d’achat, a été prolongée jusqu’à fin 2026 par le Parlement, le gouvernement promettant une réforme pour moderniser le dispositif rapidement.

En 2025, Forvis Mazars recrute 131 collaborateurs en Bourgogne-Franche-Comté

Forvis Mazars, groupe international spécialisé dans l’audit, la fiscalité, le conseil, projette de recruter plus de 1.500 collaborateurs en France pour l’année 2025, dont plus de la moitié dans ses 41 bureaux en régions. C’est le cas en Bourgogne Franche-Comté avec une recrutement de 131 collaborateurs cette année.

Il veut sauver l’invention de son père qui aide les “accidentés de la vie”

Éric Levasseur est électricien indépendant et souhaite aujourd’hui sauver l’invention française de son père baptisée Stella, un embout universel pour cannes et béquilles qui améliore la sécurité et le confort de déplacement des personnes à mobilité réduite. Il a ouvert un financement participatif afin de récolter les fonds nécessaires pour lui permettre de relancer la production. 

La cancoillotte part à l’assaut de l’Hexagone

Après l’obtention de son IGP il y a bientôt trois ans, la cancoillotte a connu en six ans une évolution de ses ventes de 19%. Aujourd’hui la spécialité fromagère de Franche-Comté compte bien poursuivre sur sa lancée et partir à la conquête de toutes les cuisines de l’Hexagone grâce à une campagne de communication enrichie. 

Taxe d’apprentissage : la chambre des métiers de l’Artisanat alerte sur la baisse de la prime aux employeurs

Dans un communiqué du 9 janvier 2025, le réseau des CMA alerte sur l’impact de la décision de la baisse de la prime aux employeurs d’apprentis sur le recrutement de ceux-ci dans les entreprises artisanales et à terme sur le secteur de l’artisanat. 

Le magasin Mondial Tissus de Besançon propose désormais le bonus réparation

L’enseigne bisontine de la marque Mondial Tissus située rue Joachim Bellay vient de recevoir la labellisation "Refashion" a-t-on appris dans un communiqué de décembre 2024. Elle propose désormais le dispositif du "bonus réparation" qui permet d’encourager la réparation des vêtements tout en réduisant les coûts pour les consommateurs.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.4
ciel dégagé
le 18/01 à 12h00
Vent
0.98 m/s
Pression
1029 hPa
Humidité
80 %