Manuel Valls :
"Il faut être extrêmement lucide"! Le Front National "représente un véritable danger surtout quand en face, la digue n'est pas suffisamment solide pour contenir une formation politique qui n'épouse pas les valeurs de la République", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1, estimant que le "ni-ni" (ni FN, ni PS), prôné par une partie de l'UMP en cas d'élimination, n'était "pas responsable".
"Quand on est un grand parti, qui a gouverné et qui vise à gouverner, on prend ses responsabilités. Appeler à s'abstenir ou à voter blanc ça n'est pas une position politique", a critiqué M. Valls alors que l'UMP s'est divisée sur l'attitude à adopter après l'élimination de son candidat dès le premier tour.
"Si dans l'avenir, comme ça a été le cas en 2002, pour une élection locale ou une élection nationale, j'ai à choisir entre un candidat de l'UMP et un candidat du Front national, je n'hésiterai jamais, pas une seconde", a assuré le Premier ministre.
"Face a une formation qui tourne le dos à ce qu'est profondément la France, qui par ses propositions, je pense notamment à la sortie de l'euro, mettrait la France dans un désastre économique, il faut prendre toujours ses responsabilités", a-t-il répété, insistant: "Quand il s'agit des valeurs de la République on ne transige pas".
"Nous sommes sur le fil du rasoir", a-t-il dit, "d'où la responsabilité qui est la nôtre, celle du président de la République, du gouvernement, de la majorité mais d'une manière générale, des responsables politiques".
"Soit nous allons vers une réponse autoritaire, dure, qui tourne le dos à ce que nous sommes, qui fracture davantage notre pays, et là c'est le Front national et une partie de la droite qui proposent cette solution, soit il y a une réponse républicaine, particulièrement ferme quant il s'agit de lutter contre l'insécurité, le terrorisme, pour défendre bien évidemment nos valeurs et notamment la laïcité", a-t-il poursuivi.
Pour répondre à la "crise de confiance", Manuel Valls souhaite "brandir les valeurs de la République", et pas seulement lutter contre l'insécurité ou le chômage. "Pendant des années, nous avons laissé la nation, la patrie, la laïcité, la République, à d'autres, à la droite extrême ou à l'extrême droite", a-t-il regretté.
Jean-Christophe Cambadélis :
Le PS a "gagné" dimanche dans le Doubs mais le Front National "est en dynamique", a reconnu lundi 9 février 2015 Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS qui appelle l'UMP au "désistement républicain" face à "l'extrême droite".
"Hier le PS a gagné, le Front National, pour la 12e fois de suite, a été battu mais il y a le feu au lac pour tous ceux qui, comme moi, combattent le Front National et ses idées depuis de très nombreuses années. Nous sommes dans une situation ou le Front National est en dynamique, perturbe l'UMP et l'absence d'unité réelle entre les forces de gauche lui donne des capacités de se déployer", a analysé M. Cambadélis sur France Info.
Alors que l'UMP est divisée sur la stratégie à suivre en cas d'élimination face au PS et au FN, le Premier secrétaire du PS en a appelé au "désistement républicain", "nécessaire face au Front National", sans employer l'expression "front républicain".
"A partir du moment où l'UMP n'est pas capable de se désister républicainement face au candidat le mieux placé pour battre le Front National, vous avez un Front National qui progresse", a dit le député de Paris selon lequel, "tout en gardant des positions divergentes, on peut défendre la République en faisant le désistement républicain".
(Source AFP)