L’Arc jurassien est un pays d’eau, traversé par le Doubs qui prend sa source dans le massif du Jura et sert de frontière naturelle entre la France et la Suisse. Consommation des habitants, utilisation par l’agriculture ou l’industrie, fréquentation touristique : les territoires de l’Arc jurassien franco-suisse sont exposés à des degrés différents aux multiples usages de l’eau. Dans la partie suisse, dense en population et en emploi, les usages se cumulent. Dans la partie française, les usages varient selon les territoires : en majeure partie liée à l’agriculture et au tourisme dans les montagnes, à l’industrie et à la population en plaine.
Une ressource très présente surtout dans la partie suisse de l’Arc jurassien
Côté suisse, près de 10 % de la superficie est couverte par des zones humides et des surfaces en eau, avec 264 lacs dont le lac de Neuchâtel et une partie du lac Léman. Dans la partie française de l’Arc jurassien, la présence de l’eau est moindre avec seulement 1,3 % de la superficie en zone humide ou en eau. L’Arc jurassien, caractérisé aussi par ses sols karstiques, dispose d’un réseau hydrographique souterrain important.
Des usages et pressions importants
C’est dans les zones les plus peuplées de l’Arc jurassien que les prélèvements sont les plus importants, comme dans le Nord Franche-Comté ou sur les rives du lac de Neuchâtel. La croissance démographique influe également : en cinq ans, l’Arc jurassien a gagné 64 700 habitants, dont 57 000 dans la partie suisse déjà la plus densément peuplée, sachant que la consommation est estimée à 150 à 200 litres par jour et par habitant.
Les activités économiques comme le tourisme, l’industrie, l’agriculture ou encore la production d’électricité exercent des pressions importantes sur la consommation d’eau. L’Arc jurassien compte ainsi 10 700 établissements industriels, dont des activités comme la sidérurgie ou la plasturgie très gourmandes en eau. Par ailleurs, l’Arc jurassien est une région d’élevage bovin, viande ou lait (60 % de la surface agricole) et l’alimentation du bétail nécessite également un approvisionnement abondant en eau (environ quatre litres d’eau pour produire un litre de lait).
Les aléas météorologiques
Malgré un climat favorable et une ressource apparemment abondante, l’Arc jurassien est aussi impacté par le changement climatique qui modifie la disponibilité de l’eau au cours de l‘année. Les récents épisodes de sécheresse estivaux (symbolisés par l’étiage du Doubs en 2018 et 2019 entre Morteau et Pontarlier) ont montré la vulnérabilité de la ressource face aux aléas météorologiques. De plus, la hausse des températures a augmenté le besoin en eau de la faune et de la flore en même temps qu’elle raréfiait la ressource.
(Communiqué de l'Observatoire Statistique Transfrontalier de l’Arc jurassien)