Le vaccin de Moderna déconseillé pour les moins de 30 ans par la Haute Autorité de santé

La Haute Autorité de santé en France (HAS) a publié, lundi 8 novembre, un avis dans lequel elle déconseille le recours au vaccin de Moderna pour les moins de 30 ans, s’appuyant notamment sur une étude selon laquelle il accroît légèrement le risque d’inflammation du cœur pour cette population.

© D Poirier

Menée par la structure Epi-Phare, qui associe l’Assurance-maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, la vaste étude, également publiée lundi, a porté sur les personnes âgées de 12 à 50 ans hospitalisées en France entre le 15 mai et le 31 août pour une myocardite – une inflammation du myocarde, principal muscle cardiaque – ou une péricardite – une inflammation du péricarde, la membrane qui enveloppe le cœur. En tout, 919 cas de myocardites et 917 cas de péricardites ont ainsi été relevés.

Aucun décès rapporté parmi les personnes hospitalisées après vaccination pour ces affections

Chaque cas a été comparé à 10 "témoins", qui ont le même âge, sexe et département de résidence, mais n’ont pas été atteints de myocardite. Les risques de survenue d’une hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont ainsi été comparés entre vaccinés et non vaccinés dans des situations par ailleurs semblables. Ces risques apparaissent plus marqués, même si peu élevés, chez les hommes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose de Moderna. La vaccination par ce dernier serait ainsi à l’origine de 132 cas de myocardite supplémentaires par million de doses administrées.

Chez les femmes de moins de 30 ans, l’excès de myocardites attribuables à la deuxième dose de Moderna serait de l’ordre de 37 par million de doses. Quant au risque de péricardite, il apparaît lui aussi plus marqué après le vaccin Moderna chez les moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose qui serait à l’origine d’un excès de cas d’environ 18 par million de doses chez les jeunes hommes. Aucun décès n’a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour ces affections quand elles suivent la vaccination.

Des "risques existants mais peu fréquents"

"Quand on met en balance l’efficacité des vaccins contre les formes graves du Covid-19 (évaluée à environ 90 %) et ces risques existants mais peu fréquents, et à l’évolution favorable, le rapport bénéfice-risque des vaccins n’est pas remis en cause", assure à l’AFP Mahmoud Zureik, directeur de la structure Epi-Phare.

(AFP)

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