L'appareil, "qui effectuait une mission d'entraînement, s'est écrasé au nord-est de Luxeuil sur la commune de Froideconche" peu après 10H00, "deux à trois minutes après son décollage", a indiqué l'armée de l'air dans un communiqué. Il faisait partie d'une patrouille de quatre avions. "Le pilote, de nationalité taïwanaise, est décédé dans cet accident", a-t-on précisé de même source. Il était marié et père d'un enfant.
1 500 heures de vol
La victime, un lieutenant-colonel de 37 ans, était "un pilote confirmé", avec 1.500 heures de vol sur ce modèle 'avion, dont l'armée taïwanaise est équipée. "Deux minutes après le décollage, le contact avec le pilote a été perdu", a expliqué lors d'un point presse le colonel Gilles Bertrand, commandant de la base aérienne BA 116 de Luxeuil, où le pilote taïwanais était stationné. La visibilité lors du décollage était bonne, a-t-il précisé.
A Taïwan, un porte-parole de l'armée de l'air a précisé que la victime, Wang Tung-yi, devait rentrer à Taipeh dans deux mois. Selon le colonel Jean-Pascal Breton, porte-parole de l'armée de l'air française, il était depuis deux ans en France en application d'un accord technique entre les deux pays, visant à un partage d'"expériences opérationnelles". De la même manière, "il y a dans l'armée de l'air un certain nombre d'étrangers qui viennent voler", a-t-il expliqué.
Une "enquête a été diligentée pour déterminer les circonstances précises" de l'accident du monoplace, selon le service de communication de l'armée. Les enquêteurs vont notamment tenter de retrouver la boîte noire de l'appareil, qui s'est disloqué lors du choc, a indiqué le colonel Bertrand, précisant que le Mirage était chargé "notamment avec des obus".
"Une boule de feu" selon des témoins
"L'avion s'est écrasé dans une zone boisée, a priori, il n'y a aucun risque pour les habitations au sol", a déclaré le procureur de Vesoul, Jean-François Parietti, précisant que des témoins avaient vu "une boule de feu s'écraser".
Selon le maire de Froideconche, Henri Passard, l'avion est tombé en forêt à environ 500 mètres des habitations, à une dizaine de kilomètres de la base aérienne de Luxeuil. Selon ses informations, "le pilote aurait tout fait pour éviter de tomber sur des habitations".
Un périmètre de sécurité de 500 mètres autour du lieu du crash a été mis en place. Selon la préfecture, il vise à "interdire toute intrusion sur les lieux de l’accident". La déflagration a "causé quelques légers dommages à un hangar artisanal, dont certaines vitres ont été brisées, et à une vieille bâtisse inhabitée", a indiqué le préfet de Haute-Saône, Arnaud Cochet.
7 000 litres de kérosène
Il a précisé que l'avion transportait quelque 7.000 litres de kérosène menaçant de se déverser dans un étang. En milieu de journée, le préfet évoquait "une légère pollution de kérosène dans cet étang (...) mais elle est limitée et relativement facile à isoler".
Les pompiers ont été dépêchés sur place "pour empêcher le carburant de se déverser totalement dans l'étang à proximité du crash, puis dans le vaste réseau hydraulique qui alimente les stations de pompage desservant elles-mêmes quelques milliers d'habitants", a-t-il expliqué.
Le commandant de la base aérienne a cependant indiqué, en fin d'après-midi, que la pollution était "circonscrite". La préfecture a précisé de son côté, peu avant 19h, qu'"aucune conséquence sur l’alimentation en eau potable n’est à craindre pour l’instant".
12 accidents mortels en dix ans
Depuis dix ans, une douzaine d'accidents mortels impliquant des avions militaires ont été recensés en France. Selon les archives de l'AFP, ils ont fait 22 morts et impliqué 14 appareils, y compris celui détruit dans l'accident de mercredi.
Les premiers Mirage 2000-5 ont été mis en service en 1997, selon le site de Dassault Aviation. L'appareil intègre notamment de nouvelles technologies et capacités, en terme de radars ou d'armements, nées du développement du Rafale. Des Mirage 2000-5 ont été engagés en 2011 par la France lors des opérations en Libye.
(Source : AFP)