La présentation de ce rapport intervient alors que la France est aux prises ces derniers mois avec une multiplication des plans sociaux, principalement dans l'industrie (automobile, chimie, sidérurgie, notamment).
La Cour a enquêté sur "dix ans de politiques publiques en faveur de l'industrie", a indiqué M. Moscovici, qui souligne que, "malgré la succession de plans et l'augmentation récente des moyens budgétaires alloués au soutien à l'industrie, l'efficacité de ces mesures est inégale". Selon une évaluation de la Cour à partir des transferts financiers directs ou indirects aux entreprises industrielles, sous forme de prises de participation, de subventions, de prêt, d'avances remboursables, les soutiens publics au secteur se sont élevés "à 17 milliards d'euros par an de 2012 à 2019 et à 26,8 milliards d'euros par an sur la période 2020-2022, hors interventions en fonds propres".
"En excluant les dépenses fiscales et les niches sociales, ce montant s'élève à 5,8 milliards sur 2012-2019 et à 9,6 milliards sur 2020-2022", a précisé M. Moscovici.
Le poids économique de l'industrie "s'est stabilisé" à 14% du PIB entre 2011 et 2019
Parallèlement, sur la période, "après avoir décroché plus fortement que chez nos voisins", le poids économique de l'industrie "s'est stabilisé" à 14% du PIB entre 2011 et 2019, "avant d'atteindre 15% en 2023 en raison du rebond du secteur de l'énergie".
La part de l'industrie manufacturière "reste stable, à 11% de la valeur ajoutée totale de l'économie", une part "nettement inférieure" à celle de l'Allemagne (21%) et de l'Italie (17,5%), a souligné M. Moscovici. En revanche, "la tendance à la baisse de l'emploi industriel s'est inversée (...) sur la période que nous avons étudiée, à partir de fin 2017", a relevé M. Moscovici.
"Hormis une diminution ponctuelle en 2020, l'emploi salarié dans l'industrie continue d'augmenter et il a dépassé aujourd'hui le niveau pré crise sanitaire", a-t-il précisé. La part de l'emploi industriel représente, selon le rapport de la Cour, 10% de l'emploi total de la France. "Cela reste toutefois nettement plus faible que chez nos voisins" italien et allemand, a souligné M. Moscovici, ce qui s'explique par la part des industries manufacturières.
(Source AFP)