Le Sénat se lance dans la bataille de l'assurance emprunteur

Publié le 26/01/2022 - 14:37
Mis à jour le 26/01/2022 - 14:37

Le Sénat à majorité de droite s’attaque ce mercredi après-midi à la réforme de l’assurance emprunteur, dont la mesure phare, la possibilité pour l’acheteur d’un logement d’en changer, sans frais, à tout moment et plus seulement à la date anniversaire, a été supprimée en commission.

Sénat  CC2 ©
 © Jacques Paquier
Sénat  CC2 © © Jacques Paquier

L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a appelé les sénateurs à réintroduire cette disposition dans l'hémicycle, "seul antidote à la sclérose du marché, et l'occasion de libérer 550 millions d'euros par an de pouvoir d'achat", thème au coeur de la campagne présidentielle.

Soutenue par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, la proposition de loi "pour un accès plus juste, plus simple et plus transparent au marché de l'assurance emprunteur", portée par la députée Patricia Lemoine (groupe Agir), a été adoptée à la quasi-unanimité par l'Assemblée nationale en première lecture.

Si les sénateurs restent en séance sur leur version, et qu'ensuite députés et sénateurs ne parviennent pas à un compromis en commission mixte paritaire, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot. La prochaine étape dans l'hémicycle du Palais Bourbon est fixée au 10 février.

  • Le marché de l'assurance emprunteur est évalué à près de 10 milliards d'euros de cotisations par an, et concerne près de sept millions de propriétaires ayant un crédit en cours.

Quel est le but ?

L'objectif de la proposition de loi est d'introduire davantage de concurrence dans le secteur bancaire, en position de force dans ce domaine (88 % de part de marché), et celui des assurances, afin de faire baisser les coûts.

Depuis 2010, la loi Lagarde permet aux emprunteurs d'opter pour une autre assurance que celle proposée par leur banque. Et plusieurs autres lois ont ensuite déjà oeuvré pour plus de concurrence, permettant notamment aux clients de changer d'assurance tous les ans, mais les assureurs alternatifs accusent les banques, qui détiennent la majorité du marché, de faire obstruction.

Cette possibilité "fonctionne" et a conduit "à une baisse effective des coûts" pour les assurés, soutient pour sa part le rapporteur du texte au Sénat Daniel Gremillet (LR).

3.800 euros de gain

Les sénateurs ont supprimé en commission la possibilité de résiliation à tout moment, estimant que ce dispositif ne créerait pas de nouvelles économies, mais risquerait de pénaliser les publics âgés et fragiles.

Ils ont à la place proposé de renforcer l'information des assurés sur le droit actuel.

L'assureur aurait en particulier l'obligation d'informer chaque année son client de son droit de résiliation ainsi que des modalités de mise en oeuvre de ladite résiliation et des différents délais qu'il doit respecter. La notion de "date d'échéance", à partir de laquelle est calculée aujourd'hui la période durant laquelle l'assuré est autorisé à résilier, serait clarifiée.

  • Le gouvernement a déposé un amendement pour tenter de rétablir en séance le coeur de la proposition de loi. Cette disposition devrait permettre à "un primo-accédant" d'économiser en moyenne "plus de 3.800 euros de frais d'assurance sur la durée de son emprunt", selon l'exposé des motifs de l'amendement.

Pour sa part Nicolas Théry, président de la Fédération bancaire française, a salué le "point d'équilibre" proposé par les sénateurs en commission "qui concilie mutualisation des risques, inclusion des moins favorisés et concurrence équitable".

En revanche, Eric Maumy, directeur général du courtier grossiste en assurance April et membre de l'Association pour la promotion de la concurrence en assurance des emprunteurs (Apcade), s'est étonné "que le Sénat puisse devenir le porte-parole de banquiers contre les consommateurs".

Autre modification majeure introduite en commission par les sénateurs qui fait aussi débat: la suppression du questionnaire médical pour les prêts immobiliers de moins de 200.000 euros qui arrivent à leur terme avant le 65e anniversaire de l'emprunteur.

D'autres points devraient également être âprement discutés, dont la réduction du délai du "droit à l'oubli" pour les pathologies cancéreuses et l'ouverture à de nouvelles maladies de la convention dite AERAS (s'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé).

L'assurance emprunteur couvre divers risques comme le décès, la maladie ou l'invalidité, protégeant à la fois les emprunteurs et les banques contre un éventuel défaut de remboursement.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Lutte contre le trafic de drogue à Besançon : Anne Vignot demande ”un véritable arsenal réglementaire et des moyens humains”

Dans un communiqué du vendredi 17 janvier 2025, la maire de Besançon Anne Vignot réagit à la dernière attaque en date du 15 janvier sur la vitrine d’un barber shop rue Rivotte à Besançon. Très probablement en lien avec le trafic de drogue, la maire dit vouloir s’attaquer au problème complexe international qu’est le narco-trafic avec autre chose que des solutions qu’elle qualifie de ”simplistes”. Explications.

Christophe Grudler accompagne Emmanuel Macron au Liban

Le député européen Christophe Grudeler (Renew Europe – MoDem), rapporteur permanent pour le Liban au sein de son groupe politique Renew Europe, accompagne le président de la République Emmanuel Macron et son représentant personnel Jean-Yves Le Drian lors d’une visite officielle à Beyrouth ce vendredi 17 janvier 2025.

Motion de Censure : pour Myriam El Yassa, le PS reste “dans l’opposition au gouvernement Bayrou”

Dans un communiqué du 16 janvier 2025, la première secrétaire fédérale du Parti socialiste du Doubs réagit à la motion de censure déposée jeudi dernier contre le gouvernement de François Bayrou. Dans celui-ci, elle explique que si le PS appelle à « préserver la démocratie et le dialogue social face aux enjeux du gouvernement Bayrou », il reste cependant « dans l’opposition au gouvernement Bayrou ».

Ludovic Fagaut interpelle la municipalité après les coups de feu rue Rivotte à Besançon

Comme nous vous l’annoncions dans un article ce matin, de nombreux coups de feu ont été tirés dans la nuit de mardi 14 et mercredi 15 janvier 2025 au Rivotte à Besançon. Ludovic Fagaut, président du groupe d’opposition Besançon Maintenant, a souhaité interpeller municipalité sur plusieurs points…

François Bayrou va prononcer son discours de politique générale… à quoi s’attendre ?

C’est une tradition pour les Premiers ministres, mais pas obligatoire : au début de leur exercice, ils prononcent un discours de politique générale devant l’Assemblée nationale qui servira de feuille de route au gouvernement. François Bayrou est très attendu, notamment sur les questions de la réforme des retraites et du budget. Ce discours est prévu ce mardi 14 janvier à 15h00.

L’université de Franche-Comté change de nom : Allenbach appelle Woronoff à revenir sur sa décision

C'est désormais officiel : l'université de Franche-Comté a changé de nom pour se nommer unniversité Louis et Marie Pasteur, comme l'a annoncé la présidente, Macha Woronoff lundi 13 janvier 2025. Un changement qui n'est pas du tout du goût du Mouvement Franche-Comté.

Mobilité, climat, santé, logement, économie… Les voeux d’Anne Vignot pour l’année 2025

Ce vendredi 10 janvier, c’était au tour de la maire de Besançon, présidente de Grand Besançon Métropole et présidente du Centre communal d’action sociale Anne Vignot, de présenter ses voeux pour 2025 lors d’une cérémonie au Palais des sports. Le préfet, les représentants des forces de l’ordre et de l’armée, les élu(e)s du conseil municipal, des élu(e)s départementaux et régionaux ainsi que chefs d’entreprises et des agents municipaux et de l’agglomération, soit les ”forces vives” du territoire étaient présentes.

Entrées payantes à Notre-Dame : à Dijon, Rachida Dati “espère” encore “convaincre” le diocèse

La ministre de la Culture Rachida Dati a dit jeudi toujours "espérer convaincre" le diocèse de Paris de faire payer aux touristes la visite de Notre-Dame, "ce qui permettrait de financer l'ensemble du patrimoine religieux" dont 4.000 édifices sont en péril.

Vidéosurveillance à Besançon dans ”C dans l’air” : Anne Vignot répond à Laurent Croizier

En février 2024, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait promis une contribution de l’Etat à hauteur de 70 % pour toute nouvelle caméra installée à Besançon. Dans l’émission "C dans l’air" diffusée sur France 5 le 4 janvier 2025, Anne Vignot est revenue sur ces propos et a expliqué attendre les financements pour cinq caméras. Laurent Croizier, conseiller municipal, s’est dit ”abasourdi” dans un communiqué, la maire rétorque par un nouveau communiqué pour lui expliquer comment ça marche.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.4
ciel dégagé
le 18/01 à 12h00
Vent
0.98 m/s
Pression
1029 hPa
Humidité
80 %