Malgré les réticences de certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, l’hémicycle s’est prononcé en faveur d’une "liberté garantie" à l’interruption volontaire de grossesse, sans modifier le texte du gouvernement.
"Après l’Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. Pour le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars", a immédiatement réagi Emmanuel Macron.
Déjà adoptée à la quasi-unanimité par l’Assemblée nationale le 30 janvier dernier, la révision constitutionnelle a cette fois reçu le soutien des sénateurs dans les mêmes termes que l’Assemblée avec 267 voix contre 50 et après plus de trois heures de discussions parfois agitées.
Une "victoire féministe immense"
"Le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes", a savouré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui assure que la France serait "le premier pays au monde" à protéger l’avortement dans son texte fondamental. "C’est une victoire féministe immense", a réagi la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, saluant "une avancée majeure" et "un message envoyé aux féministes du monde entier". De nombreux sénateurs de gauche ont décrit dans l’hémicycle leur "émotion" devant un moment "fort" et "grisant".
Le président Emmanuel Macron avait pris l’engagement le 8 mars 2023 d’inscrire l’IVG dans la loi fondamentale, répondant aux inquiétudes nées de l’annulation de l’arrêt garantissant aux Etats-Unis le droit d’avorter sur tout le territoire. L’adoption définitive de cette réforme historique se déroulera au Congrès le 4 mars prochain à Versailles.
Réaction locale
Dans le Doubs, la première secrétaire fédérale du Parti socialiste, Myriam El Yassa, a salué une "victoire significative pour les femmes et la société dans son ensemble".
"Mes pensées vont naturellement à Simone Veil et aux 343 femmes qui, il y a 53 ans, ont courageusement revendiqué ce droit fondamental. Un hommage appuyé également à toutes les féministes qui, avec une détermination inébranlable, n'ont jamais renoncé à la lutte, même au prix de leur sécurité.
La remise en question constante de la sanctuarisation de l'IVG en France souligne plus que jamais l'impérieuse nécessité de préserver ce droit. Les socialistes du Doubs maintiennent leur engagement ferme, travaillant inlassablement pour garantir à chaque femme un accès inconditionnel à ce droit fondamental.
En prévision du prochain congrès, nous appelons à accorder une place centrale à cette question cruciale. Il est essentiel d'ancrer la défense des droits reproductifs au cœur de nos préoccupations politiques afin de construire une société plus équitable et progressiste. Place au congrès, place à une action collective résolue pour faire progresser les droits des femmes !"
(avec AFP)
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