Les syndicats présents (CGT, Solidaires, Solidaires étudiant(e)s Besançon, Confédération paysanne, FSU, UNEF, Alternative Etudiante Besançon/ union étudiante, CFDT, UNSA) ont d’abord voulu dresser un bilan du mandat présidé par Emmanuel Macron. "La situation politique actuelle est marquée par une grande confusion par la perspective de voir pour la première fois dans la 5e République un parti d’extrême droite arriver au pouvoir", expliquent-ils.
Pour l’intersyndicale, la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation actuelle est "grande" notamment par les mesures adoptées :
- "Passage en force de la retraite à 64 ans
- Réforme de l’assurance-chômage
- Suppression de l’ISF
- Manque d’investissements dans les services publics"
Pour l’intersyndicale, le Rassemblement National a un programme "au service des plus riches"
Le RN est "une imposture" dénonce l’intersyndicale. "Sur la retraite à 64 ans, le RN n’affirme plus sa volonté à revenir totalement sur cette réforme".
Les députés du Rassemblement national ont voté :
- "Contre l’investissement des services publics
- Contre le recrutement de sapeurs-pompiers et de magistrats
- Contre l’augmentation des budgets alloués aux hôpitaux et aux universités
- Contre les intérêts des salariés : soit contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre le SMIC à 1.500 € nets par mois
- Contre le blocage des prix de premières nécessités
- Contre les intérêts de la jeunesse : contre la gratuité des cantines, contre la revalorisation des bourses étudiantes au niveau de l’inflation, contre la revalorisation des APL de 10 %.
- Contre le rétablissement de l’ISF,
- Contre la taxe sur les superprofits
- Contre la taxe sur les revenus de plus de 3 millions d’euros
- Contre l’augmentation des moyens pour lutter contre la fraude fiscale
- Contre l’augmentation de la fiscalité sur les résidences secondaires
- Contre l’instauration d’un impôt sur la fortune et contre la taxation des yachts et jets privés"
"Voter pour le Rassemblement national, c’est mettre en danger notre avenir commun car il ne se souci pas non plus du dérèglement climatique et ne promet pas l’égalité femme-homme", alerte Bénédicte Ponçot (FSU).
Ce que souhaite l’intersyndicale
Enfin, l’intersyndicale rappelle qu’elle "défend le monde du travail" et souhaite "des reformes sociales rapides et en profondeur".
L’intersyndicale veut : "une abrogation de la réforme des retraites à 64 ans et de celle de l’assurance-chômage, l’augmentation des salaires, des pensions et des bourses étudiantes, l’instauration de l’égalité salariale et éradications des violences sexistes et sexuelles, instauration du droit à la régularisation pour les travailleurs étrangers sur la base d’un certificat de travail, investissement massif dans les services publics pour en garantir l’accès à toutes et tous, restauration de la démocratie sociale, taxation des superprofits, relocalisation de l’industrie".
Elle rappelle également lutter contre "toutes les formes de racismes ou de discriminations".
Pourquoi y a-t-il autant d’abstentionnistes ?
"C’est une question de désespérance" pour l’intersyndicale. "C’est le premier parti des ouvrier", précise Bénédicte Ponçot. La faute à qui ? "Aux politiques tenus", déplore le FSU qui rappelle que des heures de dialogue social ont été supprimées…
Pour José Aviles (CGT) c’est également dû à "l’attaque frontale des services publics" : "Cela favorise le mécontentement grandissant. Quand il n’est pas expliqué, cela se transforme sur des voix du RN".
Et les jeunes dans tout ça ?
Pour les étudiants membres de Solidaires étudiant(e)s Besançon et Alternative Etudiante Besançon/ union étudiante, les législatives sont source d'inquiétudes : "Le RN au pouvoir, c’est aussi aller vers une interdiction aux études pour les étudiants étrangers" mais également davantage de précarité dans la vie de tous les jours.
Les syndicats dénoncent également le "néolibéralisme" d’Emmanuel Macron sur "l’augmentation des frais universitaires et les frais de cantine…"
Un Front populaire qui "colle aux revendications" et qui "ne devra pas trahir"
"Nous avons une gauche unie. C’est ce que beaucoup d’abstentionnistes souhaitaient", indique Stéphane Faucogney (UNSA). Pour José Avilès (CGT) si le Front de gauche passe, les élus "n’auront ni le droit de mentir ni le droit de trahir" : "Nous avons une opportunité, c’est que les revendications des salariés de ce pays puissent aboutir dans un programme. Il colle aux revendications. On n'a pas le droit de décevoir", souligne-t-il.
L’intersyndicale indique que dans le cas contraire, un nouveau front social sera dans la rue…