Le procès en appel de Nicolas Zepeda renvoyé à une date "ultérieure"

Publié le 23/02/2023 - 15:38
Mis à jour le 23/02/2023 - 15:44

Nouveau rebondissement dans le procès en appel de Nicolas Zepeda à Vesoul : après une ouverture avortée mardi, le Chilien rejugé pour l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki a obtenu jeudi 23 février 2023 le renvoi de son procès à une session d'assises "ultérieure" pour que sa nouvelle défense puisse mieux se préparer.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Le président de la cour d'assises de la Haute-Saône, François Arnaud, qui a prononcé cette décision après environ deux heures de délibéré, n'a pas donné de date. Selon l'avocat général Etienne Manteaux, qui avait réclamé un report du procès à lundi en fustigeant "la duplicité sans limite" de Nicolas Zepeda, il va en revanche être "matériellement compliqué" de trouver un créneau, les prochaines sessions d'assises à Vesoul étant déjà bouclées, a-t-il indiqué à l'AFP.

Le visage grave, il s'est penché vers les proches de Narumi pour leur expliquer les conséquences juridiques de ce renvoi.

"Vrai procès"

Auparavant, Nicolas Zepeda et sa nouvelle défense, désignée mardi à la surprise générale par l'accusé arrivé à l'audience sans son conseil Antoine Vey, avaient réclamé ce deuxième délai. "Je souhaite un vrai procès", avait lancé en français aux neuf jurés Nicolas Zepeda, vêtu d'une polaire noire sur chemise sombre, s'excusant pour son accent.

"Ma mission n'est pas difficile, elle est strictement impossible", a déclaré son conseil Renaud Portejoie, qui avait déjà bénéficié d'un premier report de l'audience jusqu'à jeudi afin de consulter le dossier. Délai jugé finalement insuffisant pour prendre connaissance des "8, 10.000 cotes (ndlr: pages)" du dossier : à la barre, il a demandé des "semaines" pour les ingurgiter, demandant un procès pendant une "session (d'assises) ultérieure". "Avant l'été, au début de l'automne", a-t-il avancé, se disant "conscient" des enjeux liés à ce procès labellisé "Grand Procès" par le ministère de la Justice et qui a exigé une longue, lourde et coûteuse organisation.

Imbroglio

Un imbroglio autour du départ d'Antoine Vey, l'avocat de M. Zepeda absent mardi à l'ouverture, s'est par ailleurs fait jour : alors que le ténor parisien avait indiqué dans une lettre lue par le président que son client avait mis fin à son mandat, Me Portejoie a affirmé le contraire. Selon le pénaliste clermontois, c'est en effet Me Vey qui se serait déporté en faisant valoir "sa clause de conscience" et on ne peut donc pas reprocher à son client d'être à l'origine de cette situation.

"Je n'ai pas enlevé la désignation de Me Vey", qu'il a mandaté en novembre après avoir vu d'autres avocats, a ajouté le Chilien de 32 ans. "Je n'ai pas renoncé à mon conseil, je ne suis pas à l'origine de cette situation".

Contacté par l'AFP, le cabinet de Me Vey n'a pas souhaité faire de commentaires.

La mère et les deux soeurs de Narumi ont fondu en larmes à la demande du report, tandis que leur conseil, Sylvie Galley a fustigé une "prise en otage" de la part de l'accusé.

Au terme d'une première matinée chaotique qui avait ulcéré les parties civiles, le président de la cour avait déjà suspendu mardi les débats afin que Me Portejoie puisse s'imprégner de l'épais dossier.

Rappel des faits

En avril dernier, Nicolas Zepeda avait été condamné par les assises du Doubs à 28 ans de réclusion pour l'assassinat de Narumi Kurosaki, en dépit de ses dénégations. Cette étudiante japonaise de 21 ans avait rencontré l'accusé lorsqu'ils étudiaient au Japon. Arrivée à Besançon à l'été 2016 pour y apprendre le français, elle avait ensuite rompu avec lui. Sans la prévenir, le Chilien l'avait retrouvée à Besançon et avait passé avec elle la nuit du 4 au 5 décembre 2016 durant laquelle des témoins disent avoir entendu dans la résidence universitaire des "hurlements" et un bruit sourd. La jeune femme a depuis disparu. Son corps n'a jamais été retrouvé.

L'accusé, qui encourt la réclusion à perpétuité et n'a cessé de clamer son innocence lors du premier procès, ne s'est pas encore exprimé sur le fond. Mais son père, Humberto Zepeda, l'a fait pour lui, martelant que son fils est innocent.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Un couple jugé pour avoir mutilé volontairement leur chien avant de le décapiter dans l’Yonne

L’association Stéphane Lamart ”Pour la défense des droits des animaux”, reconnue d’utilité publique, sera présente lors de l’audience du 4 mars 2025 devant le tribunal correctionnel d’Auxerre contre un couple de trentenaires qui a poignardé et décapité leur chien.

Arrestation d’un trafiquant de drogue aux Montboucons : deux ans de prison ferme

Suite à une enquête de plusieurs mois et à plusieurs signalements de riverains, la police nationale de Besançon a mis un terme aux activités d’un trafic de stupéfiants dans le quartier des Montboucons. Un individu de 42 ans, bien connu des services de police, a été interpellé le 18 février 2025 et condamné à deux ans d’emprisonnement.

“L’emprise” au coeur du procès de l’ex numéro 2 du tennis français, jugé pour viols

L'ancienne joueuse de tennis qui accuse Jean-Pierre Dartevelle, ex vice-président de la Fédération française (FFT), de l'avoir violée, a raconté mercredi 12 février 2025 devant la cour criminelle du Doubs ses tentatives de sortir de l'"emprise" qu'aurait exercé sur elle son aîné de 50 ans.

DJ Mike One mis en examen pour viol à l’issue d’une soirée bisontine

Etienne Manteaux, procureur de Besançon, a souhaité médiatiser une affaire concernant un homme de 40 ans domicilié dans l’Essonne et dont le nom de scène est "DJ Mike One". Ce dernier a été placé en examen pour deux viols à l’issue d’une soirée à la discothèque le QG où il s’est produit vendredi 7 février 2025. Il est également accusé de violences sexuelles dans deux autres affaires à Sens et Evry.

Importations de véhicules suisses : les fraudes divisées par 3 dans le Doubs grâce à un protocole et des peines qui dissuadent…

La lutte contre les fraudes à l'importation de véhicules suisses en France a enregistré une avancée significative grâce à une stratégie de coopération entre la préfecture du Doubs, la direction des douanes et le parquet de Besançon. Trente mois après la mise en place d'un protocole novateur, les fraudes ont été divisées par trois, confirmant l'efficacité de ce dispositif consolidé jeudi 6 février 2025 entre le préfet Rémi Bastille, la vice-procureure près le tribunal judiciaire de Besançon Margaret Parietti et la directrice des douanes Estelle Rocklin.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.96
pluie modérée
le 12/03 à 06h00
Vent
1.37 m/s
Pression
999 hPa
Humidité
94 %