"Il m'a appelé dans la soirée de vendredi, il présente des symptômes importants", a indiqué à la cour son avocat Julien Charle. Le suspect "doit rester isolé durant une période de dix jours", a ajouté le pénaliste, se déclarant opposé à l'éventualité d'une disjonction. "Il me paraît totalement inconcevable de le juger sans les autres accusés".
La cour a ainsi décidé de renvoyer l'affaire, jugeant "nécessaire de juger les six accusés ensemble", a déclaré le président Éric Chalbost. L'audience a été reprogrammée au 7 juin 2022. Le procès devait durer dix jours. Deux des six suspects restent détenus et quatre demeurent sous contrôle judiciaire. Originaires de la région lyonnaise et de Haute-Savoie, les six hommes âgés de 37 à 52 ans sont accusés de vol à main armée en bande organisée, enlèvement et séquestration.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 24 mai 2017. Une fourgonnette blindée de transport de fonds de la société Loomis a été stoppée par un commando à bord de trois puissantes voitures, sur une bretelle d'autoroute à Eyssins, dans le canton de Vaud. Les deux convoyeurs ont été ligotés et emmenés dans le coffre d'une voiture, pendant qu'un assaillant prenait le volant du fourgon, jusqu'à Divonne-les-Bains (Ain). Les braqueurs ont raflé des sacs de billets de. différentes devises, quatre lingots d'or, et des milliers de pierres précieuses, pour un butin total évalué à plus de 40 millions de francs suisses, soit plus de 38 millions d'euros.
Les suspects ont été interpellés quelques heures plus tard par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon dans une villa de Chavanod (Haute-Savoie). Les policiers, qui avaient placé les suspects sous surveillance depuis plusieurs mois, ont retrouvé les billets froissés dans des sacs, ainsi que cinq fusils Winchester et Kalachnikov, deux pistolets automatiques Sig-Sauer, et un revolver Ruger.
Renseignements précis, préparatifs, interception de fourgon, armement lourd et incendie de véhicules, ce mode opératoire attribué aux gangs lyonnais s'est répété ces dernières années en Suisse, questionnant les mesures de sécurité des transports de fonds dans ce pays.
(SOURCE AFP)