L'homme incontournable de la présidence Sarkozy, aujourd'hui âgé de 77 ans, devait aussi comparaître pour "financement illicite" de sa campagne législative de 2012, après la diffusion d'un tract en sa faveur par le maire UMP (devenu LR depuis) de Boulogne-Billancourt.
- Le renvoi de ce procès prévu sur deux jours a été demandé par son avocat, selon qui M. Guéant a été opéré lundi et doit bénéficier d'un mois de convalescence.
D'après son conseil, une "pathologie a été révélée" par l'incarcération de M. Guéant, qui avait été détenu à la prison de la Santé du 13 décembre au 9 février dans le cadre d'une autre affaire - une première pour un ex-locataire de Beauvau - et qui bénéficie depuis d'une liberté conditionnelle. A l'audience mardi, son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi a assuré que "M. Guéant souhait(ait) être jugé en personne". "Il veut pouvoir s'expliquer dans ce dossier", a-t-il insisté.
Expertise médicale "approfondie"
"Le renvoi me paraît s'imposer", a concédé la procureure Nathalie Foy, demandant au tribunal d'ordonner une expertise médicale "approfondie et parfaitement objectivée" de l'état de santé de M. Guéant. Le tribunal a accepté. "C'est de l'intérêt de la justice que tous (les prévenus) puissent être confrontés à cette barre", a poursuivi la procureure. M. Guéant n'est pas le seul à être jugé dans ce dossier.
Quatre prévenus étaient présents à l'audience mardi, dont Pierre-Christophe Baguet, maire LR de Boulogne-Billancourt, jugé pour "financement illicite" de campagne. L'accusation reproche à MM. Baguet et Guéant d'avoir cherché à faire financer par la ville de Boulogne-Billancourt des dépenses de propagande électorale au soutien de la candidature de Claude Guéant. Ce que contestent formellement ces deux prévenus.
M. Baguet est poursuivi pour avoir, entre décembre 2011 et courant 2012, accordé à M. Guéant "un don en donnant des directives au service de communication ( ?) afin d'imprimer et de diffuser un courrier de soutien à la candidature de l'intéressé", a déclaré la présidente du tribunal, en lisant les faits reprochés. M. Guéant, lui, est notamment accusé d'avoir "sciemment minoré" des éléments de ses comptes de campagne et "dépassé le plafond fixé". La ville de Boulogne-Billancourt n'a "subi aucun préjudice", a assuré avant l'audience à l'AFP l'avocat du maire, Me Mario Stasi.
De son côté, l'avocat de M. Guéant a souligné, en amont de l'audience, que la Commission nationale des comptes de campagne avait "eu pleinement connaissance" de la situation. "Où est l'escroquerie, à partir du moment où la Commission savait ?", s'indignait-il auprès de l'AFP. Un autre volet de l'affaire concerne le délit de favoritisme, pour lequel deux employées de la mairie et le gérant d'une imprimerie, ainsi que l'imprimerie en tant que personne morale devaient comparaître.
Concernant l'ex-ministre de l'Intérieur, outre ce procès, les péripéties judiciaires continuent. M. Guéant doit être rejugé dans le dossier des sondages de l'Élysée, après avoir fait appel de sa condamnation, le 21 janvier, à un an d'emprisonnement - dont huit mois ferme - pour favoritisme.
Il reste également mis en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
(Source AFP)
1 Commentaire
Un commentaire
c’est là qu’on voit qu’il y a une justice a deux vitesses……………